Formation théologique : la Trinité

Retranscription de la formation théologique du mardi 17 janvier 2017 – Père Matthieu Berger

La Trinité


Note du rédacteur : Cette retranscription est le fruit d’une prise de note en séance. Certains passages sont particulièrement techniques et quelques coquilles ont pu se glisser dans ce document. Elles seront corrigées au fil de l’eau. Veuillez m’en excuser par avance.

Nous nous sommes vus deux fois pour parler de la Bible – une petite introduction assez brève à la Bible, mais avec les fondamentaux – et deux fois nous avons parlé de l’Eucharistie (Ndr: voir les deux formations théologiques sur la liturgie avec le père Loïck Bélan).

Nous allons continuer ce soir avec le livre du père Xavier Chavanne (Je ne rougis pas de l’Évangile). Ce livre va nous servir de support car on y retrouve les dix questions fondamentales de notre foi : Dieu, Jésus, la mort de Jésus, Bible et Coran, jeûne, prières et aumônes (et cela servira au moment du carême), les interdits, la conversion et l’apostasie, l’Enfer et le Paradis, existe-t-il un lien entre Jésus et Mohamed ? Ce livre a notamment été écrit pour nous donner quelques éléments de réponse dans l’échange avec nos frères musulmans.

N’hésitez pas à lire ce livre pour avancer sur les fondements de notre foi chrétienne.

 

Travaillons sur la première question : qui est Dieu ?

Posons-nous cette petite question comme cela : Que répondrions-nous si l’on nous demandait « qui est Dieu » ? Ce n’est pas évident de définir Dieu, je fais exprès de poser la question car on a tout de suite tendance à regarder ce qu’il fait pour nous. En théologie, c’est différent.

Il y a deux manières de parler de Dieu : il y a la manière de parler de Dieu en ce qu’il est lui-même et la manière de parler de Dieu en ce que l’on connaît de Lui. Il y a Dieu qui est Dieu pour ce qu’il est et il y a ce qu’il est pour nous. C’est important dans notre foi personnelle de bien faire la distinction.

Il y a Dieu tel qu’il est lui-même et Dieu tel qu’on le reçoit. Le dogme de l’Église précise ce qu’il est pour nous tous. On va savoir qui il est par ce qu’il fait :

a) Dieu se révèle à nous par sa Parole et par son Fils

C’est quand même extraordinaire de se dire que cette parole créatrice qui est cette parole qui a tout créé, se fait chair :

« 1 Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu. 2 Il était au commencement auprès de Dieu. 3 C’est par lui que tout est venu à l’existence, et rien de ce qui s’est fait ne s’est fait sans lui. » […] « 14 Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité. » (Prologue de saint Jean)

Cela nous aide à comprendre comment Jésus résume toute la création en Lui. Fils et Parole, c’est la même chose, il n’y a pas de séparation et c’est important que vous le compreniez. Ayez toujours en tête que nous sommes une religion de la Parole et non de l’écrit.

b) Dieu se révèle à nous par la Tradition

Ce point est important et c’est notamment la différence avec les protestants – eux ne croient pas à la tradition. La tradition, c’est deux mille ans de christianisme ! Les êtres humains ont reçu cette parole de Dieu ; ils ont reçu cette révélation de Dieu dans sa parole.

Au fur et à mesure des siècles, ils ont fait grandir et comprendre ce message notamment comment on célèbre la messe. Prenez saint Justin, c’est bouleversant que dès l’an 150 (ndr : cf. formation sur la liturgie 2/2) l’Église a séparé les premières Eucharisties. Quand je fais visiter la basilique Saint-Clément de Rome, on se dit que dans ces pièces-là ont eu lieu les premières eucharisties dans les année 50 – 70. C’est bouleversant !

Donc la tradition, c’est la réception du message qui s’est transmis de génération en génération pour lequel les êtres humains ont apporté leur intelligence et leur foi. Il a fallu comprendre les choses et recevoir ce message. Et la tradition continue aujourd’hui. Il y a eu une époque extraordinaire où il a fallu comprendre les choses durant les premiers siècles, gérer les hérésies et cela n’a pas été simple.

La tradition a progressé avec les Pères de l’Église qui ont donné des textes magnifiques pendant douze siècles avec des écrits qui sont extraordinaires et puis après il y a eu le dogme de l’Immaculée Conception en 1854, le dogme de l’Assomption en 1950, c’est tout récent ! Ce sont des choses qui sont vécues, c’est ce que l’Église prie qui est la foi de l’Église. C’est cette tradition et c’est fondamental : La foi que l’on a aujourd’hui c’est aussi grâce à tous les chrétiens qui l’ont reçue, qui l’ont priée et qui l’ont transmise.

c) Dieu se révèle à nous par ses Œuvres

Qui ne s’est pas extasié devant un paysage extraordinaire ? Deux fois dans ma vie, je me suis dit ce n’est pas possible que Dieu n’existe pas. La première fois c’était devant une plante de Martinique et je n’avais jamais vu une plante aussi belle. Et profondément, j’ai prié et je me suis dit comment peut-on penser que c’est du hasard ? Pour moi cela a été incroyable.

L’autre fois c’était en deuxième année de médecine en apprenant le cours sur la molécule d’hémoglobine. C’est dingue ! La structure de la molécule d’hémoglobine est hyper complexe. On aurait pu se dire que c’est une horreur à apprendre, mais quand même une telle complexité est extraordinaire !

Vous voyez, ce sont les trois modes de révélation de Dieu : on connaît Dieu par sa Parole, par la Tradition et par ses Œuvres. C’est son moyen de nous faire connaître qu’il est. On le connaît par cela et ce n’est pas simple. La Tradition n’étant pas finie, il y a encore beaucoup de chose à apprendre !

d) Et donc, qui est Dieu ?

Commençons par ce qui nous fais rejoindre juifs et musulmans : Dieu est Un, il est unique. Mais il a fallu des millénaires pour que l’être humain comprenne qu’il n’y avait qu’un Dieu ! Et une grande partie de l’Ancien Testament, c’est d’abord Dieu qui dit à son peuple qu’il n’y a qu’un Dieu et dans un contexte polythéiste, cela a pris beaucoup de temps évidemment.

Notre foi chrétienne est monothéiste, un seul Dieu, comme la religion juive et comme la religion musulmane. Il a fallu beaucoup de temps. Dans l’Ancien Testament, on voit partout la lutte de Dieu contre des cultes païens. Souvenez-vous que la définition du paganisme, c’est de croire en plusieurs dieux.

Les chrétiens n’ont pas trois dieux, ils n’en ont qu’un seul. Et même aujourd’hui, à la question « Jésus est-il Dieu ? », beaucoup de gens diraient non ! On oublie que Dieu est trois personnes : Jésus est Dieu, l’Esprit saint est Dieu, le Père est Dieu et que Dieu est Père, Fils et Esprit saint. Donc Jésus est Dieu. À la sortie de nos catéchismes ou de la messe, il y en a plein qui ne l’ont pas en tête !

Humainement ce n’est pas naturel pour nous de voir un Dieu en trois personnes.

 

Pourrions-nous dire que Jésus est un « Avatar » de Dieu ?

(ndr : un avatar est généralement utilisé dans les jeux vidéo pour représenter graphiquement un joueur sous forme d’incarnation numérique ; c’est aussi un mot d’origine indienne qui signifie « incarnation divine »).

Non, Non ! Très clairement non, absolument pas ! Dieu est trois personnes. Ce n’est pas du tout une image. Dieu est Père, Fils et Esprit saint. Ce n’est vraiment pas un avatar. C’est le mystère de la trinité.

Source : PRIGENT (Chanoine) — Mon catéchisme illustré – cours moyen et supérieur
(Paris, Libraire Saint-Joseph, s.d.)

Je comprends que l’on puisse le percevoir comme cela, mais il faut vraiment passer à une autre réalité si l’on imagine que c’est une image ou un avatar. Il faut se libérer l’esprit de certaines constructions que l’on a pour pouvoir se laisser toucher par le Mystère et accepter que ce soit un mystère que l’on ne comprenne pas.

Et donc, on affirme que l’on croit en un seul Dieu, qui est trine : Père, Fils, Esprit saint et pourtant il n’y en a qu’un. Il n’y a qu’un seul Dieu, mais il y a mille et une façon de parler de Lui avec nos propres mots, et ça c’est important.

Retenez bien que si on peut parler de Dieu, c’est parce que Lui s’est révélé à nous. Je crois vous avoir dit qu’humainement et intellectuellement, on peut arriver à une existence de Dieu qui soit logique dans notre construction intellectuelle humaine. On peut arriver à ce qu’il y ait cette force supérieure qui soit à l’origine de tout.

Platon, 400 ans avant Jésus Christ, avait découvert ce moteur immobile, qu’il n’appelait pas Dieu car il ne croyait pas en Dieu, mais par son raisonnement philosophique il avait découvert un moteur immobile – dans le sens où il ne variait pas et ne changeait pas – qui était à l’origine du monde et qui donnait vie au monde. Ce moteur immobile de Platon est constitué de trois entités ! Étonnant, non ? Platon, rien qu’avec son raisonnement philosophique, avait découvert l’existence de cette puissance que l’on appellera Dieu plus tard.

(ndr : Dans la continuité des travaux de Platon, la preuve de l’existence de Dieu proposée par Aristote et reprise par saint Thomas d’Aquin peut s’énoncer comme suit : Si l’univers est compréhensible, alors tout a une cause, la cause a elle-même une cause et ainsi de suite. Si la suite est infinie alors l’univers n’est pas compréhensible, dans le cas contraire, il existe une cause ultime qui n’est causée par rien et que l’on peut appeler Dieu. À lire aussi, le discours de Jean-Paul II à l’université dominicaine de l’Angelicum en 1979)

Bien, continuons la lecture de « Je ne rougis pas de l’Évangile »

Avec notre intelligence, on peut remonter à Dieu. Si un jour on l’a compris, c’est qu’il a voulu se révéler à nous (c’est toujours lui qui prend l’initiative, ce n’est pas nous d’abord. C’est important). On en parle avec nos pauvres mots, limités. Vous voyez bien la difficulté que l’on à dire qui est Dieu. Pourtant nous on y croit, on le transmet… ce n’est pas simple.

« Les mots ont une importance fondamentale : nous n’avons accès à l’autre, lorsqu’il est absent, que par des mots et ces mots “le” disent. ».

Il insiste là-dessus pour nous, en lien avec la Parole, que Dieu se dit, Dieu se donne et nous dit qui il est. On voit bien que mettre des mots pour expliquer qui est Dieu, c’est difficile et ça nous fait progresser en faisant triturer nos concepts dans la tête pour pouvoir les exprimer.

« La foi chrétienne proclame qu’il y a en tout homme une prédisposition et une aspiration fondamentale à entrer en relation avec Dieu, à le découvrir, le connaître, l’aimer. »

La foi chrétienne est très claire là-dessus: l’homme est un être de relation. Ce qui fait que nous sommes des êtres humains, c’est que nous sommes en relation. C’est la différence fondamentale avec les animaux. Ce qui est naturel en l’homme c’est de croire.

En France aujourd’hui, l’idée est totalement inverse (tiens, il croit en Dieu, c’est rare). Non ! Ça devrait être le contraire. L’homme possède cette propension à rentrer en relation avec Dieu. Et ce qui est naturel dans l’homme c’est de croire car il a été créé à l’image de Dieu et que ce désir est ancré en nous. Quand on regarde les enfants, ils croient naturellement et posent des questions sur Dieu.

Des enfants à qui l’on ne parle jamais de Jésus ou de Dieu vont quand même avoir des questions sur Dieu. C’est très étonnant ! J’ai reçu il y a quelques mois un petit enfant de sept ans qui veut être baptisé. Ses parents me disent « mon père on ne comprend pas comment il peut demander le baptême, nous on ne croit pas du tout ! ». Je leur ai répondu que c’était là une preuve de l’existence de Dieu.

On se rend compte que jusqu’à six à sept ans, l’enfant pose naturellement des questions. À sept ans, c’est ce que l’on appelle l’âge de raison, il va naturellement commencer à avoir une sorte de pudeur et il commence à étouffer sa foi si on ne la cultive pas. C’est lié au péché originel qui le touche (Ndr : cf. formation sur la liturgie 2/2). Les enfants prient naturellement, par contre les ados, on divise par 90% !

J’insiste là-dessus, il faut dire aux jeunes que c’est naturel de parler de Dieu. Leur interdire de parler de Dieu à l’école c’est une bêtise. C’est un enjeu fondamental car la foi est la seule chose que l’on ne peut pas nous enlever. C’est important de dire aux jeunes qui vont à l’église ou à l’aumônerie que c’est normal. Les chrétiens ont une responsabilité d’annoncer leur foi. Il faut dire aux jeunes que croire en Dieu, c’est normal. Il y a du boulot.

L’être humain est corps, âme et esprit. C’est tout le principe de la vie ; une plante verte croit et un chien grandit ; ils ont aussi une âme. Mais notre âme est un peu particulière, elle est spirituelle ; nous avons cette relation avec Dieu et cette vie intérieure. Quelques semaines après leur naissance, une chienne ne se souviendra pas de ses chiots.

« On parle alors de la dimension religieuse ou spirituelle inscrite au cœur de chaque être humain. De plus, tous les hommes ont une origine et une destinée communes. »

L’origine de l’homme, c’est Dieu. La destinée de l’homme, c’est Dieu. C’est très beau de penser l’homme comme penser notre vie, de l’origine à la fin. De même, comprendre notre vie en comprenant notre fin. C’est important. On n’est pas habitué dans notre culture occidentale à penser notre vie par rapport à ce pourquoi on est fait, beaucoup plus en orient. On est beaucoup plus habitué à se regarder le nombril en pensant à son passé, mais on ne regarde pas notre avenir sous l’angle de notre but dans la vie, de notre fin ultime. C’est cela qui fait que l’on tend vers quelque chose. On peut vivre en Dieu parce qu’il est Trine (trois), ce n’est pas un bloc unique fermé.

Je pense aussi que pour l’espérance, pour les jeunes, c’est important de les faire réfléchir à ça : pourquoi es-tu fait ?

J’en parle aussi beaucoup lors d’obsèques, principalement avec les gens qui ne croient pas. Je leur dis : « si tout s’arrête aujourd’hui, quel est le sens de votre vie ? Tout ce que vous avez vécu avec cette personne que vous aimez, c’est fini ? Terminé ? » À ce moment-là, on sent les regards dans l’assemblée. C’est important, c’est un moment où l’on peut faire réfléchir aux questions fondamentales.

« Par eux-mêmes, ils sont naturellement ouverts à Dieu et peuvent par leur simple raison savoir que Dieu existe et qu’il est leur Créateur mais ils ne peuvent connaître Dieu tel qu’il est en lui-même. » 

On ne peut pas connaître Dieu tel qu’il est en lui-même uniquement par notre intelligence.

« C’est Dieu qui prend l’initiative de se montrer. Il se dévoile, se manifeste, se révèle … »

Ça dans notre foi, c’est fondamental : c’est toujours Dieu qui est à l’initiative, nous ne faisons que répondre à son appel. Pour la vie, ce sont nos parents qui ont répondu, mais pour tout le reste, c’est nous qui répondons. C’est Dieu qui se révèle à nous qui nous dit qui il est et nous qui répondons à cette révélation. Il se dévoile.

C’est très beau ce mot dévoiler. Dieu dans notre vie est un peu recouvert par une sorte de voile qui devient de plus en plus translucide au fur et à mesure de notre vie. Les grands spirituels – dont sainte Thérèse d’Avila – considèrent que Dieu est comme un diamant dans notre cœur avec de nombreuses facettes et que ce diamant est voilé dans notre cœur. La présence est là de tous ses éclats. Ce qui limite la révélation de Dieu à nous ce n’est pas lui, c’est nous. C’est nous qui faisons qu’il y a un voile. Mais la force de la lumière et la beauté du diamant est toujours présente en nous et Dieu est toujours là.

On a perdu la ressemblance au péché originel, on le lui ressemble plus, mais l’image est toujours là.

« …d’abord à travers la Création qui est l’œuvre de ses mains, puis en apparaissant et en parlant aux patriarches et aux prophètes. »

Lisons maintenant quelques passages de la Bible car c’est vraiment important de voir que dans notre Bible, il y a des endroits très clairs où Dieu se révèle à nous :

« 39 Sache donc aujourd’hui, et médite cela en ton cœur : c’est le Seigneur qui est Dieu, là-haut dans le ciel comme ici-bas sur la terre ; il n’y en a pas d’autre. » (Deutéronome, chap. 4)

« 4 Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’Unique. 5 Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. 6 Ces paroles que je te donne aujourd’hui resteront dans ton cœur. » (Deutéronome, chap. 6)

« 30 Puisqu’il n’y a qu’un seul Dieu : il rendra justes en vertu de la foi ceux qui ont reçu la circoncision, et aussi, au moyen de la foi, ceux qui ne l’ont pas reçue. » (Romain, chap. 3)

« 32 Qui est Dieu, hormis le Seigneur ? le Rocher, sinon notre Dieu ? » (Psaume 17)

Continuons notre lecture :

« Dieu se révèle aussi et surtout dans le mystère de la Trinité. Lorsque nous affirmons que Dieu est Trinité, nous réaffirmons d’abord qu’il est Un, Unique, mais pas solitaire. »

Ce qui est merveilleux en Dieu c’est qu’il n’est qu’amour. Un enfant m’a demandé dernièrement « pourquoi Dieu m’a-t-il créé ? ». J’ai répondu : « parce qu’il t’aime. ». Le propre de l’amour c’est de se donner et de ne pas se garder pour soi.

Tout est créé par Amour et ce qui n’est pas amour n’est pas de Dieu. Le péché, la souffrance, la maladie n’est pas de Dieu et donc le fait que Dieu soit trois personnes, il ne fait pas que donner de l’amour, il le vit lui-même. Dieu vit lui-même cet amour qu’il est. Il le vit en lui-même. On ne peut pas transmettre la foi si on ne la vit pas.

Et nous ? le but de notre vie est de vivre en Dieu. Si Dieu était un, un bloc, il n’y aurait ni dynamique, ni échange, pas de mouvement, pas de partage. Or il est trois et n’est que circulation d’amour. Et nous sommes appelés à participer à cette circulation d’amour. C’est extraordinaire que Dieu ait désiré être trois personnes pour que l’on puisse, nous, prendre place dans cette divinité. Le but de notre vie est de nous laisser diviniser par Dieu. Cela nous aide un peu à comprendre cette réalité de la Trinité de voir que cet amour est un fruit de l’amour vécu au sein de la Trinité par ces trois Personnes.

« Dieu est amour et le propre de l’amour est de sortir de soi, de s’exprimer, de se donner, de se répandre comme un fleuve. »

J’aime bien ce terme de « répandre ». C’est naturel.

« La connaissance la plus décisive que nous avons de Dieu nous a été donnée par Jésus : « Personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler. » (Mt 11,27 ; Lc 10, 22.) Et Jésus le Fils nous dit : « Le Père et moi, nous sommes UN. » (Jn 10, 30.) »

C’est très clair ici, Jésus le dit, nous sommes UN. Jésus nous révèle au mieux qui est Dieu. Jésus va remonter vers le Père pour justement que l’Esprit saint puisse nous rejoindre.

« Dans son message, Dieu n’apparaît pas comme une réalité indicible, mais comme un Père aimant, auquel nous pouvons avoir accès par Jésus. »

Cette image du père aimant est omniprésente dans tout l’Ancien Testament et Dieu va utiliser des analogies humaines pour que l’on comprenne de quelle manière il nous aime. L’homme a mis du temps à comprendre ce que signifie « Dieu nous aime ». Et nous aussi on met du temps.

 

Comment percevoir que Dieu nous aime ?

Dieu utilise dans sa parole des analogies humaines et va parler :

  • de l’amour d’un père pour son enfant,
  • lorsque le peuple d’Israël va le décevoir, il va parler de la relation d’un homme avec une prostituée, avec des termes très durs,
  • Pour montrer toute son amour, il va parler de la relation d’un homme et de sa fiancée notamment dans le Cantique des cantiques.

Dieu utilise quantité d’images pour nous dire: « voilà comment je vous aime ». Tout ce qui est amour révèle Dieu. Cet amour et ce Père aimant, nous pouvons y avoir accès par Jésus. Et pour aller à Jésus, on peut passer par Marie. Dieu veut vraiment passer par notre humanité. Il a choisi une femme, un être humain, pour nous sauver avec nous-mêmes, pas sans nous. Continuons.

« La mort et la résurrection de Jésus nous ont aidés à comprendre qu’en Jésus, Dieu s’est rendu présent à l’humanité. »

Il y a ce mouvement de descente et de remontée : contrairement à d’autres religions, Dieu ne reste pas transcendant – c’est-à-dire au-delà de notre capacité à le percevoir – mais il vient se faire nous-même. Quand on veut se faire proche de quelqu’un, on se rend présent dans son cœur (on écrit, on appelle…) ; on se rend proche physiquement en allant le visiter.

Pour se rendre le plus proche possible de l’homme pour se révéler, il s’est fait l’un de nous. C’était une des grandes difficultés au début de le comprendre. Dieu est descendu nous chercher. (Ndr : cf. formation sur la liturgie 1/2). Le but de notre vie c’est Dieu le Père : demandez-vous dans votre vie de prière à qui vous vous adressez et à quelles occasions ? Vous allez percevoir vous-mêmes que dans votre foi vous vivez déjà la Trinité.

« En retournant auprès du Père, Jésus a communiqué aux apôtres son Esprit »

Voilà l’entrée en scène de l’Esprit saint dont on n’avait pas encore beaucoup parlé.

« cette force divine qui unit Jésus à son Père »

Vous voyez, l’Esprit saint c’est ce qui fait en nous cette union du Père et du Fils. C’est ce qu’il fait qu’ils sont un.

« faisant de tous les hommes qui le reçoivent des fils de Dieu par adoption. Depuis cette révélation, les chrétiens savent que le Dieu unique est inséparablement Père, Fils et Esprit saint. »

Ce n’est pas simple, mais je vous rassure : cela fait 2017 ans que des gens écrivent sur la Trinité pour tenter de la comprendre. Je vous invite à percevoir spirituellement ce qu’est cette Trinité, dans votre cœur.