Épiphanie 2018 – Dix ans de sacerdoce

 

Depuis le jour de mon ordination, le 6 janvier 2008, j’ai une question qui me reste dans le cœur, paisiblement, ce n’est pas de la fausse modestie : « pourquoi moi ? »

  • Seigneur pourquoi me fais-tu, à moi, ce cadeau de participer à ton sacerdoce comme prêtre, « prêtre selon ton cœur » ?
  • Pourquoi me fais-tu, à moi, cette chance inouïe de te prêter ma voix et mes mains pour faire venir ton corps et ton sang sur l’autel, te prêter mon cœur et ma voix pour distribuer ta miséricorde
  • Pourquoi me fais-tu, à moi, ce don du sacerdoce. Le sacerdoce est un don ; il se reçoit, le jour de l’ordination bien sûr, mais tous les jours dans ma vie de prière, dans mes paroissiens, je le reçois même par vous enfants du catéchisme. Le sacerdoce est une surabondance de grâces, et surtout pas une succession de renoncements et de frustrations !

Et depuis le 6 janvier 2008 : je rends grâce en même temps que je me pose cette question, je dis toujours que je suis, en vérité et vraiment « pleinement heureux », et que je n’ai jamais regretté, jamais, d’avoir dit oui ! Même dans les moments très difficiles du ministère, dans les épreuves, les incompréhensions… suivre le Christ ce n’est pas juste le suivre le jour des Rameaux à son entrée à Jérusalem, acclamé, fêté, c’est le suivre aussi dans sa passion (accepter qu’on nous crache dessus comme sur lui, de se laisser frapper, de se laisser crucifier…) ; et j’ai toujours rendu grâce d’avoir été jugé digne de porter des croix à cause de lui (en toute modestie, à la manière des apôtres dans les Actes)

En méditant ces textes cette semaine, à la lumière de cet anniversaire : je comprends un peu mieux pourquoi moi, et ce qui me rend pleinement heureux

Voici ce qui m’émerveille : le Seigneur, depuis l’origine des temps, accomplit son dessein de salut à travers nos faiblesses et nos pauvretés ! C’est une vraie preuve de l’existence de Dieu. Particulièrement chez ceux qu’il choisit comme prêtres : pauvreté et les faiblesses de ses prêtres. Je ne suis qu’un instrument, que c’est extraordinaire de n’être qu’un instrument ! ça libère, on se met toujours plus ainsi humblement à ses pieds.

 

Contemplons cela dans les lectures de ce jour de l’Épiphanie : Isaïe, saint Paul, les mages… et moi ! que des pauvres et des faibles !

Le prophète Isaïe (première lecture)

La vocation d’Isaïe au chapitre 6 : « Malheur à moi ! Je suis perdu ! Car je suis un homme aux lèvres impures… », un séraphin lui purifie les lèvres et ensuite il accepte sa mission : « me voici ». C’est ma mission première de prêtre est donc de me reconnaître pécheur et faible pour m’appuyer sur la force de Dieu.

On entend aujourd’hui qu’Isaïe annonce à Jérusalem, dont la situation est catastrophique « tu seras radieuse, ton cœur frémira et se dilatera » : c’est ma mission première de prêtre.

Cette mission – merveilleuse et quotidienne – est d’annoncer au milieu des ténèbres la lumière, mission de prophète, mission d’espérance : c’est mon quotidien. Quand on me demande ce que je fais de mes journées : je passe mes journées à annoncer une Bonne Nouvelle ! N’est-ce pas merveilleux ? Quel métier permet cela ?

Être prêtre c’est accepter de me laisser purifier d’abord, pour ensuite vous emmener avec moi sur ce chemin de la purification et pour être annonceur de la lumière de la résurrection

Saint Paul (deuxième lecture)

Il a combattu les chrétiens, et c’est lui que le Christ choisit pour être l’un des plus grands messagers de la Bonne Nouvelle

Il a compris et vécu que ce que le Seigneur nous donne par grâce est pour les autres : « la grâce que Dieu m’a donnée pour vous » (deuxième lecture) : pour vous : prêtre est pour vous !

« Il m’a fait connaître le mystère » (deuxième lecture): il a accepté que la foi est un mystère : nous montre qu’il faut toujours demeurer un enfant dans la foi. Car le mystère nous dépasse toujours : aujourd’hui si on ne maîtrise pas, si on ne comprend pas tout, si on ne possède pas tout, … on a l’impression de ne pas exister. Nous devons toujours demeurer dans l’insatisfaction d’être dépassé par le mystère

Comme prêtre, je dois toujours être un enfant dans la foi, insatisfait dans la foi et dans la pastorale

Les mages d’Orient

Ce sont des païens, mais ils sont nos exemples :

  • ils ont su reconnaître dans l’étoile un guide qui les menait au Sauveur ;
  • ils ont su reconnaître Dieu en un nourrisson posé dans une mangeoire ;
  • l’Église nous demande aujourd’hui à notre tour :
    • de reconnaître un serviteur de Dieu en un pauvre prêtre qui peut vous servir d’étoile (guider, éclairer) ;
    • reconnaître le sacerdoce de Jésus dans celui du prêtre (qui s’exerce et se réalise malgré sa faiblesse et son péché, les insatisfactions qu’il peut provoquer) ;
    • les mages ont su repartir chez eux transformés par la rencontre : vous êtes invités vous aussi à repartir chez vous transformés par la rencontre avec Jésus que le prêtre a pu proposer dans les sacrements, dans la Parole de Dieu, dans son accompagnement ;
    • et par un autre chemin : en passant à travers les pays païens pour témoigner ; en faisant le choix de ne pas retourner voir Hérode : faire le choix de ne pas passer par le mal, de ne pas nous laisser perturber ou avoir peur de tout ce que pourrait entraîner en nous la rencontre avec le Christ (Hérode a peur de Jésus car il menace son pouvoir, sa puissance, sa richesse : ne nous laissons pas influencer par cette attitude d’Hérode).

 

Elle est là la merveille du sacerdoce qui me comble de bonheur : Isaïe, saint Paul, les mages, par les simples prêtres que nous sommes… je m’émerveille dans notre vie paroissiale :

  • la lumière continue à briller dans les ténèbres ;
  • ne se laissent pas émouvoir par les tièdes, agnosticisme ambiant que sont ces « grands prêtres et les scribes » de l’évangile que l’on trouve partout dans notre société: tellement de paroissiens se mettent en route ;
  • beaucoup décident, par un vrai acte de volonté, de ne pas repasser par les Hérode (fuite de Jésus car il pourrait me demander de changer des choses dans ma vie…) une fois qu’ils ont rencontré Jésus, beaucoup décident de prendre résolument un autre chemin.

Quelle joie de passer ma vie à essayer moi-même de recevoir cette lumière pour mieux en être le témoin ; passer ma vie à essayer de pénétrer toujours plus le mystère « grâce que Dieu m’a donnée pour vous » pour toujours mieux vous l’annoncer, et de tenter quotidiennement de toujours plus faire cette rencontre avec Jésus,  pour vous emmener avec moi sur ce chemin de bonheur : je le souhaite à beaucoup !

Père Matthieu Berger +

Année B, Triel-Meulan, 7 janvier 2018

1er prix du concours de gâteaux

2e prix du concours de gâteaux

 

Recette du Sacerdoce aux fruits de la passion

Ustensiles et matériel :
Un cercle de 28 cm de diamètre
Du papier sulfurisé
Un fouet
Une maryse

Ce gâteau est composé d’un Brownie, d’une mousse à la poire, d’une mousse aux fruits de la passion et d’un glaçage au chocolat blanc. On peut le recouvrir ensuite de morceaux de kiwis, de pistaches concassées, ou autre…

1. Le Brownie

200 g de chocolat noir
200 g de noix
200 g de sucre en poudre
125 g de beurre ramolli
2 œufs entiers
70 g de farine
1 pincée de sel

2. Mousse à la poire

300 g de purée de poires
35 cl de crème fleurette
70 g de sucre en poudre
3 feuilles de gélatine ou 1,8 g d’agar-agar

3. Mousse à la passion

300 g de purée de fruits de la passion
35 cl de crème fleurette
70 g de sucre en poudre
3 feuilles de gélatine ou 1,8 g d’agar-agar

4. Glaçage au chocolat

200 g de chocolat blanc
100 g de beurre en pommade