Editorial du 14 novembre 2021

« Vous n’avez qu’un seul Père »

Jésus ne s’est jamais laissé appeler Père. Il parle sans cesse de son Père pour dire qu’il n’est que Fils, toute obéissance à son Père. Tout au long de sa vie, il s’est présenté comme frère de chacun, frère universel parce que le plus pauvre. Nous pouvons relire le chapitre XXIII de Saint Matthieu où Jésus parle de ceux qui aiment recevoir les salutations respectueuses: « N’appelez personne sur la terre Père, car vous n’avez qu’un seul Père, celui qui est au ciel. ». Saint Paul, dans ses lettres aux communautés, parle toujours comme un frère à ses frères. Saint Paul ira même plus loin dans sa lettre aux Philippiens, en demandant « que chacun considère les autres comme supérieurs à lui-même ».

Il faut reconnaître que trop longtemps dans l’Église, on a considéré la vocation du consacré comme supérieure à celle du mariage. Le concile nous a rappelé notre égale dignité de fils de Dieu fondée sur le baptême. Notre temps nous invite à des conversions en actes et pas seulement en discours. Le synode est un exercice de chaque jour pour mieux nous écouter et écouter le Père qui parle par Son Fils. Nous aurons la joie de nous écouter au cours des deux prochaines assemblées paroissiales, les 5 et 12 décembre prochain.

Les charismes et les fonctions ne justifient pas une hiérarchie humaine imprégnée de l’esprit du monde, car seul compte l’Amour. « Le plus grand parmi vous sera votre serviteur ». Certains disent que le prêtre est appelé père pour rappeler que par son ordination il est signe de la paternité du Père. Mais c’est surtout une communauté de frères, où le prêtre serviteur de la grâce dans les sacrements permet à chacun à devenir  enfant de Dieu, qui est signe d’un Dieu Père. Ne m’appelez plus Père, mais frère.

Frère Baudoin, prêtre.