Editorial du 12 décembre 2021

Le berceau était prêt…

Le berceau était prêt. Malgré les jugements sévères de l’entourage sur cette jeune fille-mère qui a fauté, il y a bien quelques femmes qui avaient commencé à tricoter quelques laines. Un sursaut de compassion pour cette pauvre fille Marie. Mais voilà, la naissance n’aura pas lieu à Nazareth. Il faut en hâte, un mois avant la naissance, monter sur un âne avec une chemise de rechange pour aller à Bethlehem. C’est là qu’aura lieu la naissance. Sur la route, Marie le comprend en se laissant déplacer.

La seule chose qui nous est demandée, c’est notre « oui », « oui » à Nazareth, « oui » dans le lieu de nos habitudes, du quotidien ordinaire. Comme Marie, nous n’avons pas de prise sur la naissance de Dieu. Et Il ne pourra naître que si nous nous laissons déplacer, comme des migrants qui quittent tout. Et Il ne pourra naître que si nous vivons dans la douceur de Dieu les évènements inattendus, les situations contrariantes, les décisions des autres et les ordres des empereurs qui ne nous plaisent pas.

Nous serons surpris, comme Marie et Joseph, de découvrir la naissance de Jésus, à Bethlehem, dans le coeur des bergers, les plus parias de l’époque. Pourquoi Dieu choisit-il d’être enfanté en ce lieu si pauvre, si démuni ? Jésus naît aussi dans des vies d’hommes et de femmes loin de l’institution. Quel mystère ? Il vient pour tous.

Bon Noël.

Frère Baudoin, prêtre.