Deux en un !

Deux fois plus concentré, deux fois plus efficace !

Nous connaissons tous ces slogans qui vantent une efficacité double dans une quantité moindre… Cette année, ce slogan publicitaire s’applique à notre carême : nous allons vivre un carême en même temps que l’année de la miséricorde, ou bien nous allons vivre une année de la miséricorde en même temps que le carême… en tout cas, deux fois plus de grâces pour un même chemin de conversion !

L’année de la miséricorde et le carême ont un même et unique but : la conversion. Deux belles assemblées paroissiales il y a quelques jours nous ont donné des ailes pour voler à la rencontre des uns et des autres afin de passer à l’acte de la miséricorde : nous sommes capables de miséricorde nous rappelle ce jubilé ! À nous d’en être persuadés et de le faire savoir. Les bonnes idées ont abondé, il s’agit maintenant de passer à l’action dans notre vie personnelle et aussi interpersonnelle. Je vous propose un acte particulier.

J’ai une chance immense comme curé de percevoir de l’intérieur toutes les richesses que chacun de vous, en famille ou individuellement, pouvez porter. Et j’ai aussi la chance de percevoir qu’elles peuvent être trop timidement partagées. J’ai fait mon service militaire dans la marine nationale comme médecin, ce qui me donnait le privilège, par ma mission de soignant, d’être intégré à la vie de tous les grades du bateau : je circulais et étais invité auprès du commandant aussi bien que du matelot. C’était merveilleux ! J’ai ce même bonheur comme curé : vivre au milieu de tous. J’ai donc cette joie de tous vous côtoyer, et de participer à la vie de tous les petits groupes qui constituent notre communauté. Quelles richesses dans cette diversité ! Mais quel dommage qu’elles ne soient pas partagées, échangées, sources de nouvelles énergies spirituelles. Je vous propose que le carême soit pour nous l’occasion d’ouvrir nos cercles habituels de relations au cercle voisin.

Laissons notre cœur être transformé par la miséricorde de Dieu et ainsi nous rendre capable d’être à notre tour miséricordieux. La plus grande des pauvretés est de se croire riche, et donc de ne pas avoir besoin de l’autre. Mais se croire riche, c’est s’enfermer dans le péché de se persuader que ma richesse m’appartient et qu’elle est au service de ma puissance et de ma domination. Non, le pape nous rappelle que la miséricorde, par ses œuvres corporelles et spirituelles, nous fait sortir de ce cercle vicieux : elle fait poser notre regard sur notre propre pauvreté, et découvrir notre richesse dans l’autre. Notre richesse c’est l’autre, assis à côté de nous à la messe, sorti par la même porte de l’église après la messe, habitant la maison voisine, que je croise tous les jours à l’école…

Frères et sœurs paroissiens, découvrons notre richesse mutuelle dans l’ouverture de nos cercles de relation habituels au cercle voisin ! C’est la première étape que je vous propose pour notre jubilé paroissial

Père Matthieu Berger +