Editorial du 3 juillet 2022

« Venez à l’écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu » (Mc 6,31)

Voici l’invitation pleine de sollicitude que Jésus fait à ses disciples lorsqu’il les sent épuisés par la mission. Cet épuisement autant physique que spirituel, Jésus le comprend. Il y est attentif, et il ne veut pas les laisser ainsi, vides, désemparés.

Dans la bouche de Jésus, il ne s’agit pas d’une fuite, ni même d’une invitation à l’évasion. Il s’agit plutôt d’un temps d’arrêt, d’une pause, dont le but est de permettre à ses disciples de revenir ensuite à leur mission, mais différents, reposés et capables de nouveaux défis.

Pour que cela soit possible, il sait qu’ils doivent se mettre à l’écart pour un moment, un temps qui doit leur permettre de refaire leurs coeurs, de les remplir. Un temps pour qu’ils puissent s’abreuver à la source de son coeur plein de tendresse et d’amour, et ainsi déborder à nouveau de cette eau vive dont le monde a si soif.

Aussi, puissions-nous chacun d’entre nous entendre cette invitation de Jésus, et trouver cet été le temps de refaire nos forces physiques et spirituelles, sans tomber dans le piège d’une frénésie qui, certes différente et en apparence plus agréable, ne contribuerait qu’à nous épuiser un peu plus encore.

Osons nous faire à nous-même, à Dieu et aux autres, ce cadeau du silence, de la contemplation, de l’émerveillement, de la prière, de la lecture, de l’écoute, du dialogue, du partage, de la découverte, de la rencontre.

Lorsqu’au détour d’une promenade ou d’une visite nous passerons devant une église, entendons l’invitation de Jésus à y entrer, et acceptons de nous y arrêter quelques instants pour prendre un moment avec lui, à l’écart, pour lui laisser le temps de nous redire combien nous avons du prix à ses yeux et combien il nous aime.

Bel été à tous !

Père Eric Duverdier