Editorial du 12 février 2023
Carême : un chemin vers la VIE.
Il n’y a rien de plus faux que d’affirmer que la mort n’est rien. La vie est tragique en ce que nous perdons des personnes que nous aimons ou que nous quittons. Quel drame pour une maman jeune de mourir en laissant ses enfants ! « Rien ne peut nous consoler, lorsque nous y pensons de près » Pascal.
C’est pourquoi nous cherchons dans la religion un Dieu protecteur qui nous console. Pour Freud, « la religion est une compensation apportée à la dureté de la vie… sa tâche est de protéger l’homme ». Trop souvent alors, nous demandons à Dieu une sorte d’assurance vie sur terre, une assurance que tout se passera bien. Or, Jésus-Christ meurt sur la croix. En mourant, victime de la haine, Il parle d’un autre Royaume, d’une autre Vie, au bon larron cloué sur la croix comme meurtrier à ses côtés. Le vrai Dieu des vivants n’est pas Celui qui protège de la finitude et de la mort physique. « Délivre-nous du mal » et « pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés ». La Vie est délivrance du mal et Dieu seul peut nous l’obtenir.
Voilà le sens du Carême, marche vers Pâques. À la possession inquiète s’oppose le détachement ; au pouvoir dominateur, le service ; au savoir orgueilleux, une prière humble devant le Créateur. Jeûne, partage, prière. Un chemin exigeant de conversion profonde. Un chemin d’amour: « Le plus grand danger, c’est de ne pas aimer » Pape François.
Frère Baudoin, prêtre.