Formation théologique : la liturgie – partie 1/2

Retranscription de la formation théologique du 29 novembre 2016 – père Loïck Bélan

Partie 1/2 : qu’est ce que la Liturgie ?

Note du rédacteur : Cette retranscription est le fruit d’une prise de note en séance. Certains passages sont particulièrement techniques et quelques coquilles ont pu se glisser dans ce document. Elles seront corrigées au fil de l’eau. Veuillez m’en excuser par avance.

pere-belan

On se voit deux fois : ce soir et mardi 13 décembre prochain. Je suis très content d’être au milieu de vous. Le sujet de ce soir est vaste et j’ai donc demandé à ce qu’on me le précise. Vous ne me connaissez pas, mais je connais très bien Triel, depuis l’époque de ce vieux prêtre très traditionnel, à l’époque où il n’y avait pas encore de prêtre traditionnel ! Je suis le père Loïck Bélan et je suis prêtre.

J’ai fait mon séminaire avant, pendant et après le concile. Depuis vingt ans, je suis responsable de la liturgie dans le diocèse. Normalement les nominations c’est six ans renouvelable…

J’adore la liturgie ; j’aime énormément la liturgie. La liturgie est comme ce vieil adage qui se dit (et c’est important de le savoir) lex orandi, lex credendi : La loi de la prière et la loi de la foi. Cela signifie que la manière dont l’Église prie, elle dit ce qu’elle croit. C’est mon grand bonheur d’avoir comme mission ce travail. En étudiant les rites, en étudiant la manière de prier on comprend que l’Église dit ce qu’elle croit.

Quand j’étais jeune (et beau), jeune prêtre à Montfort-l’Amaury, les pompes funèbres – qui étaient de Plaisir – m’appellent :

« Allo ? Monsieur le curé ? ici les pompes funèbres de Plaisir (sic) !
Bonjour,
Nous vous appelons pour la cérémonie de monsieur…
Vous voulez dire pour la liturgie ?
Non, pour la cérémonie de monsieur X
Vous voulez dire pour la liturgie, je préfère ce mot là. »

Souvent on confond liturgie et cérémonie. La cérémonie a aussi des rites. Mais des rites qui touchent le décor, le paraître. Il y a une encyclique, qui date de 1947, qui s’appelle Mediator Dei (le médiateur de Dieu) et cette encyclique est un bijou. Si vous la trouvez, lisez là. Elle est magnifique.

Tout gamin, au petit séminaire, le pape disait « la liturgie n’est pas […], la liturgie n’est pas […], la liturgie n’est pas […] ».

Alors qu’est-ce que c’est que la liturgie ? Pour le savoir, il faut s’intéresser au concile Vatican II et la constitution sur la liturgie « Sacrosanctum Concilium ». Ce sont les premiers mots qui sont importants :  vous allez voir, vous allez comprendre tout de suite mais ce sera plus facile d’expliquer en latin et en grec.

Liturgie, cela vient de « leitourgía ». Dans « -urgie », il y a le travail, l’œuvre. La première partie du mot « leïtos » c’est le peuple. En gros, on s’en servait pour parler de l’administration publique. Les apôtres ont utilisé ce mot. En latin, on traduit en « Opus Dei » : l’œuvre de Dieu.  Il n’y a pas d’article, donc est-ce l’œuvre que Dieu fait pour nous, ou est-ce l’œuvre que l’on fait pour Dieu ? En fait, c’est les deux.

Dans l’exhortation apostolique « Le Sacrement de l’Amour » de Benoit XVI –  c’est vraiment un très beau texte sur la liturgie – Benoit XVI précise que l’œuvre dépend de nous : si nous assistons à la messe en attendant que ça se passe, rien ne passera ! Le concile Vatican II a précisé que l’on n’assiste pas à la messe, on participe. C’est très important ! Benoit XVI insiste pour dire que si la liturgie est l’œuvre de Dieu, c’est d’abord l’œuvre que Dieu fait pour nous. Et notre participation consiste à nous laisser prendre par l’œuvre de Dieu.

À la belle époque de l’œuvre du Concile, la notion de participation, on ne l’avait pas bien comprise. Les papes l’avaient bien comprise (Paul VI notamment) : il ne s’agit pas de changer la liturgie, mais il s’agit de participer.

Je peux vous dire que je me suis fritté avec un chrétien qui ne faisait que des gaffes et n’acceptait pas que je lui dise. Par exemple, pour proclamer la parole de Dieu, on n’a pas le droit de s’y prendre au dernier moment ! Sinon c’est comme la lecture à l’école. Pour proclamer la parole de Dieu, on s’y prend le lundi précédent. Ce n’est pas cinq minutes avant que l’on harangue avec un « vous voulez faire la lecture ? ».

Notre participation consiste à respecter, à habiter et à se tenir disponible au Dieu qui se livre : la liturgie c’est l’œuvre que Dieu fait pour nous et l’œuvre que nous faisons pour lui (même si cela n’aura jamais autant d’importance que ce que Dieu fait pour nous).

Prenons « Sacrosanctum Concilium » ; c’est la meilleure définition de ce qu’est la liturgie (notez que ce sont des textes sur lesquels on peut prier) :

« 7. Présence du Christ dans la liturgie

Pour l’accomplissement d’une si grande œuvre, le Christ est toujours là auprès de son Église, surtout dans les actions liturgiques. Il est là présent dans le sacrifice de la messe, et dans la personne du ministre, « le même offrant maintenant par le ministère des prêtres, qui s’offrit alors lui-même sur la croix » et, au plus haut degré, sous les espèces eucharistiques. Il est présent, par sa puissance, dans les sacrements au point que lorsque quelqu’un baptise, c’est le Christ lui-même qui baptise. Il est là présent dans sa parole, car c’est lui qui parle tandis qu’on lit dans l’Église les Saintes Écritures. Enfin il est là présent lorsque l’Église prie et chante les psaumes, lui qui a promis : « Là où deux ou trois sont rassemblés en mon nom, je suis là, au milieu d’eux » (Mt 18, 20).

Actions liturgiques : Action et lit-urgique. C’est le Christ qui agit. Ce que va faire le prêtre, le lecteur, les fidèles, c‘est de rentrer dans le texte. Attention dans ce dernier paragraphe, c’est là qu’il y a la définition de la liturgie :

« Effectivement, pour l’accomplissement de cette grande œuvre par laquelle Dieu est parfaitement glorifié et les hommes sanctifiés, le Christ s’associe toujours l’Église, son Épouse bien-aimée, qui l’invoque comme son Seigneur et qui, par la médiation de celui-ci, rend son culte au Père éternel. »

Qui peut me dire « effectivement pour l’accomplissement de cette grande œuvre par laquelle Dieu est parfaitement glorifié et les hommes sanctifiés », à quel moment de la messe trouve-t-on cette expression ?

Comme j’ai le fond bon, je vais vous mettre sur la piste : « Prions ensemble au moment d’offrir le sacrifice de toute l’Église … » / « … pour la gloire de Dieu et le salut du monde »

« pour l’accomplissement de cette grande œuvre par laquelle Dieu est parfaitement glorifié et les hommes sanctifiés, » et c’est à ce passage que l’on trouve la définition de la liturgie : « le Christ s’associe toujours à l’Église, son épouse bien aimée, qui l’invoque comme son Seigneur et qui passe par lui pour rendre son culte au Père éternel » : la définition de la liturgie c’est ça.

Parmi vous, il y en a qui se sont mariés. Le jour de votre mariage, quand vous vous êtes tournés vers votre femme, vous lui avez dit « veux-tu être mon épouse ? ». Voilà qu’elle ne répond pas ! Malaise dans l’assemblée ! … ne me regardez pas comme cela, je sais bien que vous avez répondu sinon vous ne seriez probablement pas là. Mais c’est cela que ça veut dire quand les gens ne répondent pas dans une liturgie ! Le mariage n’a pas lieu. C’est ce que vous devez comprendre.

Si l’épouse ne répond pas à « veux-tu être mon épouse », le mariage n’a pas lieu (au sens strict du terme : il n’y a pas de mariage). C’est cela qui se passe. Le Christ nous prend dans son amour pour le Père. Chaque liturgie est une histoire de mariage. Le Christ s’associe (comme c’est beau) toujours, à son épouse bien aimée l’Église, pour rendre un culte, son culte au père éternel.

Pensez toujours à cela : quand vous allez faire la lecture, ce n’est pas votre parole. Le Christ parle à travers vous pendant que l’on lit les saintes écritures. Il s’associe à vous et c’est lui qui parle. C’est pour cela qu’on ne peut pas faire une lecture comme un truc à la dernière minute. Il faut d’abord l’avoir intériorisé et que ça soit une bonne nouvelle.

Retenez cette définition de la liturgie. Surtout gardez à l’esprit que c’est l’Alliance. C’est le mariage.

Lorsqu’on veut réfléchir sur où est ce que remonte la messe, pour bien comprendre l’intelligence de ce mariage, il faut remonter à l’Exode chapitre 24, verset 1 à 11 :

4 Moïse écrivit toutes les paroles du Seigneur. Il se leva de bon matin et il bâtit un autel au pied de la montagne, et il dressa douze pierres pour les douze tribus d’Israël. 5 Puis il chargea quelques jeunes garçons parmi les fils d’Israël d’offrir des holocaustes, et d’immoler au Seigneur des taureaux en sacrifice de paix. 6 Moïse prit la moitié du sang et le mit dans des coupes ; puis il aspergea l’autel avec le reste du sang. 7 Il prit le livre de l’Alliance et en fit la lecture au peuple. Celui-ci répondit : « Tout ce que le Seigneur a dit, nous le mettrons en pratique, nous y obéirons. » 8 Moïse prit le sang, en aspergea le peuple, et dit : « Voici le sang de l’Alliance que, sur la base de toutes ces paroles, le Seigneur a conclu avec vous. »

La fin de ce passage est magnifique pour dire ce que c’est que la liturgie :

9 Et Moïse gravit la montagne avec Aaron, Nadab et Abihou, et soixante-dix des anciens d’Israël. 10 Ils virent le Dieu d’Israël : il avait sous les pieds comme un pavement de saphir, limpide comme le fond du ciel. 11 Sur ces privilégiés parmi les fils d’Israël, il ne porta pas la main. Ils contemplèrent Dieu, puis ils mangèrent et ils burent. »

On ne parle pas de l’acte de la célébration, mais dans nos messes, il doit y avoir du silence et de la contemplation. C’est tout un travail intérieur et extérieur. Notez que la liturgie n’existerait pas sans la Bible. Il faut savoir que la Bible est née de la liturgie et la liturgie est née de la Bible. C’est les deux en même temps. On a mémorisé la parole de Dieu dans des liturgies qui étaient les prémisses de nos liturgies.

Revenons à un réel qui nous est plus proche : c’est la première attestation de l’on a de la messe. C’est la première lettre aux Corinthiens au chapitre 11 verset 11 à 34, allez la lire : c’est le premier témoignage de l’âge apostolique sur la messe célébrée après Pentecôte. Or c’est une messe ratée… Rassurez-vous, elle était valide ! Mais elle était ratée ; parce qu’il n’y avait pas de charité.

À ce moment-là, il y avait une messe qui était au cours d’un repas. C’étaient des agapes, etc., et donc saint Paul (sic) dit : « je ne vous félicite pas sur la manière dont vous fêtez vos assemblées ! » (C’est une des premières fois où l’on a ce nom-là). « Certains mangent dans leur coin et d’autres n’ont rien ». Et il dit : « Celui qui va boire à la coupe ou manger le Corps le fait indignement s’il ne reconnaît pas le Corps, s’il ne discerne pas le Corps ». La manière dont saint Paul le dit ce n’est pas simplement le respect de la communion sacramentelle au corps du Christ. Saint Paul dit justement : bien sûr qu’il faut le respect sacramentel, mais si tu ne discernes pas dans ton cœur que tes frères et sœurs qui sont là avec toi à la messe sont le corps du Christ auquel tu communies, tu rates ta messe et tu pèches gravement. C’est cela qui va faire l’intérêt de la liturgie.

La liturgie va sans arrêt nous provoquer à recevoir l’amour du Seigneur pour le vivre les uns avec les autres. Quand on prépare une liturgie, on doit toujours penser d’une part à la loi de la prière (les rites, tout ce qui est demandé par la mère l’Église), mais respecter aussi l’assemblée. Il ne s’agit pas quand on se rassemble en liturgie d’avoir un esprit de club, de faire corps comme on dit. Il s’agit de faire le Corps. Ce Corps-là, le corps du Christ.

Chaque dimanche, c’est le jour du Seigneur. Je peux vous dire que je ne m’y habitue pas. J’engueule les prêtres quand ils font le baptême le samedi à 11h. Le dimanche est le jour du Seigneur. Ce n’est pas rien ; cela veut dire que le jour de la résurrection, nous croyons que le ressuscité est aux commandes de la liturgie le dimanche. C’est lui qui célèbre, ce n’est pas le prêtre. Chaque dimanche il y a une assemblée qui se prête à l’Esprit Saint pour que l’Esprit Saint fasse de cette assemblée le Corps du Christ. C’est ça qui est beau.

Je me souviens bien la première fois que j’ai célébré à Guerville – le coin le plus déchristianisé de la région à l’époque – il y avait douze vieux sur quatre mille personnes possibles. Je peux vous dire que mes vieux, je les attendais. J’attendais l’assemblée. Ce qui fait la qualité d’une assemblée, ce n’est pas son chiffre, c’est sa qualité de désir. Ce qui est important, c’est le désir des gens qui viennent. Une assemblée est donnée pour venir célébrer le Ressuscité.

Savez-vous quel jour de la semaine Jésus a institué le repas ? C’est le jeudi. Pourquoi les Chrétiens ne se rassemblent pas le jeudi ? Si vous demandez aux enfants, il y en a toujours un pour dire « parce qu’il est ressuscité le dimanche ».

Pourquoi vous mettez-vous debout quand vous priez, les Chrétiens ? La station debout est l’attitude normale, légitime, du chrétien quand il prie en liturgie. La réponse est que c’est à cause de la résurrection. Sous-entendu : le Christ qui s’est relevé d’entre les morts, c’est lui qui nous fait tenir debout. Et il faut que dès qu’il frappe à la porte on puisse ouvrir quand il viendra. C’est la station debout. Attention, pas appuyé sur le banc d’en face… Une vraie station debout attentiste.

Notre liturgie, c’est la suite de la parole qui se fait chair.

Ce peuple, il est varié et parfois très varié ! Des grand, des jeunes, des vieux, des petits, des célibataires, … et c’est vraiment très important que vous compreniez que c’est la richesse de l’Eglise que ce peuple ne soit pas uniforme. Cela fait partie du charisme de l’Esprit Saint que ce peuple différent fasse Corps. Si vous saviez comment on attend que le fidèle soit là ! C’est pour cela que je me fâche quand les lecteurs sont choisis à la dernière minute ! Sur une assemblée de 800 personnes, on a du mal à en trouver 10 dont on soit sûr qu’ils seront là le dimanche suivant ? Si c’est le cas, il y a un truc qui ne va pas ! Quelle est l’assemblée où je vais, normalement, fidèlement ? Je sais où je serai dimanche prochain. Donc à partir de là, si je suis ministre ordinaire ou extraordinaire de la liturgie, on peut compter sur moi : la première qualité d’un ministre si vous êtes ministre de la communion ou lecteur, et bien c’est d’être fidèle.

Et donc un peuple est donné et pour que ce peuple devienne le corps du Christ, un prêtre lui est donné. Le rôle de ce prêtre ça va être justement de présider l’unité. C’est sa fonction.

Vous savez, Saint Jean chapitre 11, la résurrection de Lazare. À la fin de ce chapitre 11 de Saint Jean, devant l’acte de Jésus, certains acclament, d’autres souhaitent intervenir car si on le laisse faire, ils vont tous croire en lui ! Ça sera la fin de notre religion ! Et c’est à ce moment-là que le grand prêtre de l’époque prophétise en disant : « vous n’y comprenez rien, mieux vaut mieux qu’un seul homme meurt pour tout le peuple. ». C’est sur ce sacrifice du fils de Dieu que nous nous rassemblons, nous le peuple. Et donc le prêtre sacramentel est le Signe, il est le ministre.  Mais ça ne suffit pas ! Dans son encyclique l’Église vit de l’Eucharistie, au numéro 29, saint Jean-Paul II nous dit ce que signifie « in Persona Christi » : voyons cette expression.

Quand on parle du prêtre, ce qui fait qu’il est prêtre pas parce qu’il est doué, mais parce qu’il a reçu le sacrement de l’Ordre. On dit que le prêtre agit dans la personne du Christ. Je vous explique maintenant avec les mots du pape :

« 29. L’expression, utilisée à maintes reprises par le Concile Vatican II, selon laquelle « celui qui a reçu le sacerdoce ministériel […] célèbre le Sacrifice eucharistique en la personne du Christ », était déjà bien enracinée dans l’enseignement pontifical. Comme j’ai déjà eu l’occasion de le préciser, « in persona Christi » veut dire davantage que “au nom” ou “à la place” du Christ.

In persona : c’est-à-dire dans l’identification spécifique, sacramentelle, au “grand prêtre de l’Alliance éternelle” qui est l’auteur et le sujet principal de son propre sacrifice, dans lequel il ne peut vraiment être remplacé par personne. Dans l’économie du salut voulue par le Christ, le ministère des prêtres qui ont reçu le sacrement de l’Ordre manifeste que l’Eucharistie qu’ils célèbrent est un don qui dépasse radicalement le pouvoir de l’assemblée et qui demeure en toute hypothèse irremplaçable pour relier validement la consécration eucharistique au sacrifice de la Croix et à la dernière Cène. »

Donc pour que ce peuple devienne le corps du Christ, il y a besoin d’un prêtre et il y a besoin d’un rituel (la lex orandi). La lex orandi, quand on célèbre la messe, elle est là et je trouve qu’un jour, il faut piquer son missel au père Matthieu et mettre son nez dedans en tournant les pages tranquillement pour le connaître.  C’est un très vieux livre mais c’est vraiment beau.

Par exemple, « Le Seigneur soit avec vous, élevons notre cœur, Rendons grâce au Seigneur notre Dieu… » aussi loin que l’on a des sources écrites, on a ces paroles-là. Les sources écrites les plus vieilles, c’est la fin du IIe siècle. On a des parties essentielles qui sont déjà données.

 

Mystagogie

Je vais m’attarder avec ce rituel-là pour vous faire un petit peu de mystagogie. J’aime beaucoup les pères de l’Église (saint Ambroise, saint Basile, saint Cyrille de Jérusalem). N’hésitez jamais à lire un livre sur les pères de l’Église. Il y a vraiment des passages magnifiques, offrez-vous-en. J’ai un copain qui s’appelle Saint Léon le Grand : un sermon pour le temps de l’Ascension (dans la Liturgie des Heures), ce qui était visible chez notre rédempteur est passé dans les saints mystères (S. Léon le Grand, serm. 74, 2 : PL 54, 398A)

Quand on dit mystère dans la foi – au moment central de la messe lorsque le prêtre dit « il est grand le mystère de la foi », il ne dit pas que la difficulté est de comprendre qu’il est dans l’hostie. Le prêtre dit en fait « c’est incroyable que Dieu nous aime à ce niveau-là pour être aussi proche ». C’est vraiment très important.

Au temps de saint Léon, on n’avait pas le mot « sacrement », donc on avait le mot « mystère ». Ce qui était visible chez notre rédempteur est passé dans la manière de célébrer les sacrements.

La mystagogie : c’est l’acte d’accompagner et de visiter la manière dont l’Église célèbre le mystère de Dieu et à travers la manière dont l’Église prie, on rentre dans ce que l’Église croit. C’est très important. Et c’est beau. Pratiquement tous les rites de la messe, tout ce qui revient à chaque coup, même si c’est vécu avec des prêtres différents, nous passons par le Christ en passant par les rites. J’aimerai bien reprendre les rites de la messe pas à pas. Ce soir, c’est plutôt une entrée en matière dans le sens de ce qu’est la liturgie. La prochaine fois, on regardera le début de la liturgie eucharistique.

L’homélie est arrivée dès le début. Le plus vieux témoignage sur la messe célébrée à Rome, en 150 après J.C., saint Justin, philosophe, chrétien martyrisé, explique à ceux qui ne sont pas chrétiens comment se déroule une messe. C’est là qu’il a deux expressions géniales.

Par exemple la prière eucharistique n’était pas figée mais il dit « celui qui préside rend grâce autant qu’il peut ». C’est génial ! Et on lit les Archives (c’est les prophètes, les apôtres) et celui qui préside les explique. C’est là que l’on a la première appellation contrôlée sur l’eucharistie, c’est très beau. On l’appelle le pain « eucharistié ». Et on prend ces pains eucharistiés et les diacres vont les porter aux absents (sans doute les malades). Quelques fois même il ne dit pas le pain, il dit les choses eucharistié. On voit la simplicité et l’immense respect qui est derrière une appellation comme cela. L’Église n’a pas adoré tout de suite l’eucharistie comme on le fait, mais elle n’a jamais jeté l’eucharistie, elle a toujours gardé l’eucharistie qui n’a pas été mangé.

Donc, un prêtre est donné à cette assemblée (le prêtre qui vous est donné n’est pas forcément un cadeau, mais il est prêtre !), un rituel est donné à cette assemblée et donc l’assemblée devient le corps. Le livre qui explique cela est très beau : « L’Art de célébrer la messe ». Lisez-le, c’est magnifique et vous ne perdrez pas votre temps à le lire. Sous-titre  PGMR (présentation générale du missel romain).

Si on revient à la mystagogie, dessinons (je suis très doué en dessin). On commence par dessiner Dieu. Pour ce faire, on lui donne trois fois son nom : Saint ! Saint ! Saint !

perebelan

Nous on est en bas (ndr : la grande ligne horizontale). Quand j’étais ermite, on me confiait des gens qui sortaient des sectes pour leur donner un peu de temps de réinsertion dans la société. J’avais pas mal de gens, des chercheurs de Dieu, qui revenait du Népal/Katmandou rapatriés sanitaires. Ils étaient émouvants !

Au sommet, il y a Dieu ; en bas, il y a nous. Si je veux chercher Dieu, je cherche à gagner (au sens « escalade ») Dieu. En général, on se casse la figure car c’est trop raide. On se fait mal. On peut essayer par l’autre côté, mais on se casse la figure aussi. Nous, les chrétiens, quand on célèbre la liturgie, on célèbre que l’ascension n’est possible que parce que Dieu fait la désescalade. Au passage, il y laisse sa peau mais nous prend et chargé de la brebis (nous), il remonte. Ça c’est la liturgie.

La prochaine fois je vous parlerai du Sanctus. C’est vraiment le porche. C’est pour ça qu’il est presque au début. Et justement, le Dieu livré nous livre en même temps que sa vie la Sainteté de Dieu.

Je vous donne ceci : « Le Sacrement de l’Amour » par Benoit XVI. Qu’est-ce que c’est que la catéchèse mystagogique. Je ne l’avais pas trouvé en dehors de Benoit XVI :

Participation intériorisée à la célébration
Catéchèse mystagogique

64. La grande tradition liturgique de l’Église nous enseigne qu’en vue d’une participation fructueuse, il est nécessaire de s’engager à correspondre personnellement au mystère qui est célébré, par l’offrande à Dieu de sa propre vie, unie au sacrifice du Christ pour le salut du monde entier. Pour cette raison, le Synode des Évêques a recommandé de s’assurer de l’accord profond des gestes et des paroles des fidèles avec leurs dispositions intérieures. Si cela faisait défaut, nos célébrations, bien que vivantes, s’exposeraient à la dérive du ritualisme. C’est pourquoi il faut promouvoir une éducation de la foi eucharistique qui dispose les fidèles à vivre personnellement ce qu’ils célèbrent. Face à l’importance essentielle de cette participatio personnelle et consciente, quels peuvent être les instruments de formation appropriés ? À l’unanimité, les Pères synodaux ont indiqué, à ce sujet, la voie d’une catéchèse à caractère mystagogique, qui pousse les fidèles à entrer toujours mieux dans les mystères qui sont célébrés. (186) En particulier, concernant la relation entre l’ars celebrandi et l’actuosa participatio, on doit avant tout affirmer que « la meilleure catéchèse sur l’Eucharistie est l’Eucharistie elle-même bien célébrée ». (187) En effet, de par sa nature, la liturgie a son efficacité pédagogique propre pour introduire les fidèles à la connaissance du mystère célébré. Toujours à ce sujet, dans la tradition la plus antique de l’Église, le chemin de formation du chrétien, sans négliger l’intelligence organique du contenu de la foi, comportait toujours un caractère d’initiation où la rencontre vivante et persuasive avec le Christ, annoncé par des témoins authentiques, était déterminante. En ce sens, celui qui introduit aux mystères est avant tout le témoin. Cette rencontre s’approfondit assurément dans la catéchèse et elle trouve sa source et son sommet dans la célébration de l’Eucharistie. De cette structure fondamentale de l’expérience chrétienne, naît l’exigence d’un itinéraire mystagogique, dans lequel trois éléments doivent toujours être présents :

a) Il s’agit d’abord de l’interprétation des rites à la lumière des événements salvifiques, conformément à la tradition vivante de l’Église. En effet, la célébration de l’Eucharistie, dans son infinie richesse, contient de continuelles références à l’histoire du salut. Dans le Christ crucifié et ressuscité, il nous est donné de célébrer vraiment le centre qui récapitule toute la réalité (cf.Ep1, 10). Depuis ses origines, la communauté chrétienne a lu les événements de la vie de Jésus, en particulier le mystère pascal, en relation avec toute l’histoire vétéro-testamentaire.

b) La catéchèse mystagogique devra, par ailleurs, se préoccuper d’introduire au sens des signes contenus dans les rites. Ce devoir est particulièrement urgent à une époque fortement technicisée comme la nôtre, où il existe un risque de perdre la capacité de percevoir les signes et les symboles. Plutôt que d’informer, la catéchèse mystagogique devra réveiller et éduquer la sensibilité des fidèles au langage des signes et des gestes qui, associés à la parole, constituent le rite.

c) Enfin, la catéchèse mystagogique doit se préoccuper de montrer la signification des rites en relation avec la vie chrétienne dans toutes ses dimensions, travail et engagement, réflexion et sentiments, activité et repos. Mettre en évidence le lien des mystères célébrés dans le rite avec la responsabilité missionnaire des fidèles fait partie de cet itinéraire mystagogique. En ce sens, le résultat final de la mystagogie est la conscience que sa propre existence est progressivement transformée par la célébration des saints Mystères. De fait, le but de toute l’éducation chrétienne est de former le fidèle, comme « homme nouveau », à une foi adulte, qui le rend capable de témoigner dans son milieu de l’espérance chrétienne qui l’anime.

Pour pouvoir accomplir, au sein de nos communautés ecclésiales, une telle tâche éducative, il faut disposer de formateurs préparés de manière appropriée. Le peuple chrétien tout entier doit assurément se sentir engagé dans cette formation. Toute communauté chrétienne est appelée à être un lieu d’introduction pédagogique aux mystères qui se célèbrent dans la foi. À cet égard, durant le Synode, les Pères ont souligné l’opportunité d’une plus forte implication des Communautés de vie consacrée, des mouvements et des groupes qui, en vertu de leur charisme propre, peuvent offrir un nouvel élan à la formation chrétienne. (188) En notre temps aussi, l’Esprit Saint répand largement ses dons pour soutenir la mission apostolique de l’Église, à laquelle il revient de diffuser la foi et de l’éduquer jusqu’à sa pleine maturité. (189) »

Donc comment faire parler ces saints mystères, de saint Léon, pour qu’à travers l’extérieur de ces saints mystères les paroles et les rites (jamais l’un sans l’autre, nous croyons en un Dieu à la parole qui se fait chair, ce n’est pas abracadabra tout seul) ?

Dans les assemblées pour les sourds, pouvons-nous célébrer uniquement avec les mains ? La réponse que je peux vous faire c’est qu’il faut qu’il y ait la parole qui résonne. Au cours du temps, nous avons eu des prêtres devenus muets (généralement de maladie). A ce moment-là, un laïc disait les paroles et le prêtre restait le prêtre. Il ne pouvait pas parler, mais il était le prêtre, le souffle. Il faut les mains et la parole qui résonne.

Voici l’exemple de catéchèse mystagogique qui marche le mieux. C’est mon préféré. Voilà comment j’ai commencé à faire la liturgie :

Ouverture de la célébration : Lorsque le peuple est rassemblé, le prêtre s’avance vers l’hôtel avec les ministres tandis qu’on exécute le chant d’entrée. Cela fait dix minutes que l’on est là pour les plus fervents et on appelle cela le chant d’entrée. C’est tout à fait intéressant le mot « exécuter », ce doit vous mettre la puce à l’oreille : ce que l’on célèbre c’est le Seigneur ressuscité qui vient prendre possession du cénacle par son prêtre. Quand vous êtes rentrés on n’a pas chanté ! Entre parenthèses, je signale que le chant en liturgie ne consiste pas a chanter pendant la liturgie, mais à chanter la liturgie.

Quand il est parvenu à l’Autel, l’ayant salué avec les ministres de la manière requise, il le vénère par un baiser et s’il le juge bon l’encense. Ensuite il gagne son siège avec les ministres.

Le chant d’entrée achevé, le prêtre et les fidèles debout se signent et le prêtre dit « au nom du Père et du Fils et du Saint Esprits, Amen ». C’est un mot important et l’un de mes préférés en liturgie : Salutations. Quand vous rentrez ce soir, pensez à ce mot-là. Saluer c’est sauver. Salutation quel beau mot ! Le prêtre avant de saluer les fidèles, salue l’Autel. Le prêtre n’est pas le patron : c’est Dieu qui préside. C’est le lieu de l’Alliance.

En liturgie, il ne s’agit pas de faire un geste, c’est le geste qui nous fait. Quand je m’incline profondément, c’est pour me faire petit. C’est pour Dieu. S’incliner, c’est faire intervenir son corps dans un processus d’adoration. Ce n’est pas que la tête : pensez à la manière dont vous communiez.

Reprenons : « puis les mains étendues, le prêtre salue le peuple en utilisant par exemple l’une des trois formules suivantes :

  • Par la grâce de Jésus,
  • Le Seigneur soit avec vous (si c’est les vêpres, la Paix soit avec vous),
  • Que Dieu notre père et Jésus Christ notre Seigneur nous donnent la paix ; béni soit Dieu maintenant et toujours »

Voilà où j’ai commencé la liturgie ! Je me suis dit, les mains étendues du prêtre : Comment vais-je savoir puisqu’il n’y a aucun dessin dans le livre ? Ce qui m’a aidé, c’est que je ne suis pas évêque! Mais toujours quand je vois dans la liturgie le geste que fait l’évêque ou ce qu’il dit, c’est le modèle. Il dit « la paix soit avec vous ». Où est-ce que l’on trouve dans l’écriture « la paix soit avec vous » ? C’est la petite recherche que j’ai faite ; c’est la mystagogie que je vous ai donné. On va voir l’enracinement Biblique.

Ça c’est fastoche ! Alors, où est ce que le Seigneur dit dans la Bible « la paix soit avec vous » ? Le soir de Pâques, lors de la résurrection : Dieu dit : « la paix soit avec vous », le redit et voyant leur incrédulité car ils n’osent pas y croire ; voyant leurs doutes Dieu montre ses mains pour bien montrer que c’est bien lui ! C’est le même, mais différent. Thomas se mettra à genoux en disant « mon Seigneur et mon Dieu ! ». On touche à des trucs importants !

Pour mon propos de liturgie : quand le prêtre fait ce signe de la main au début de la Messe (ndr : montrant ses mains et ses poignets) et qu’il dit « le Seigneur soit avec vous » (puisqu’il n’est pas l’évêque), c’est un signe de Dieu pour dire « c’est bien moi » (pas le prêtre, Dieu). La mystagogie continue alors – rappelez-vous votre mariage – car cela ne marche complètement que si vous répondez « et avec votre esprit ». C’est-à-dire avec l’Esprit Saint que tu as reçu le jour de ton ordination pour être « in persona Christi ». Et donc quand vous répondez « et avec votre esprit », vous vous installez vraiment dans le cénacle avec le Seigneur ressuscité aux manettes. Cela va durer tout au long de la célébration. Ce qui fait que le plus important de tout, ce sont les dialogues !

Dans les assemblées où je n’avais que dix personnes à la messe, alors lors des enterrements où je peux avoir jusqu’à trois cents personnes avec plus une place pour circuler ; Quand j’ai dit « le Seigneur soit avec vous », ceux qui ont sauvé l’Église en répondant « et avec votre esprit », c’est mes deux ou trois petites grand-mères (de leurs petites voix) ! Je les aurais embrassées parce que c’est magnifique ! La voix de l’Église s’unissait. Dieu s’associe son épouse bien-aimée, l’Église.

La prochaine fois, on se reverra pour les quatre grands gestes du Seigneur.

  • Il prit le pain : c’est tout le temps de la préparation et de la présentation des dons,
  • Il rendit Grâce : c’est toute la prière Eucharistique,
  • Il le rompit : c’est la fraction ; c’est ce que l’on vit le plus mal je trouve actuellement dans l’Église, dans nos célébrations. On y reviendra,
  • Il le leur donna : c’est la communion.

Pour finir ce soir, lisons le numéro 56 de la constitution Sacrosanctum Concilium sur la Sainte Liturgie. C’est un truc à apprendre par cœur !

« 56. [Participation à la messe entière]

Les deux parties qui constituent en quelque sorte la messe, c’est-à-dire la liturgie de la parole et la liturgie eucharistique, sont si étroitement unies entre elles qu’elles constituent un seul acte de culte. Aussi, le saint Concile exhorte-t-il vivement les pasteurs à enseigner activement aux fidèles, dans la catéchèse, qu’il faut participer à la messe entière, surtout les dimanches et jours de fête de précepte. »

Bon, vous comme vous êtes des gamins qui avez le brillant de la jeunesse, vous n’avez pas connu que ce que moi j’ai connu quand mes parents allaient à la messe :  maman, qui trainait toujours un petit peu, disait : « on a le temps, c’est pas grave si on arrive en retard » !

Pourquoi disait-elle cela ? Il faut que vous le sachiez, quand les fidèles arrivaient à la messe, la première chose qu’ils regardaient – et non ce n’était pas est ce que le prêtre nous a vu – c’était à droite, côté épitre : Est-ce que le voile était toujours dessus le calice ? Si le voile était dessus, on avait la messe. Si le voile était retiré, c’était perdu et il fallait revenir à la messe suivante !

Pourquoi ? Parce que pour eux la liturgie de la parole était la liturgie des catéchumènes ou avant messe. Donc ce n’était pas si important surtout si le sermon du prêtre était un peu long, on s’était habitué et on arrivait un peu juste. On arrivait à la liturgie de l’offertoire. C’est pour dire qu’on avait pris l’habitude de toujours arriver un peu en retard : le prêtre qui disait la messe disait la Parole de Dieu dos aux fidèles, sans micro et en latin ! Pendant des siècles on a prié comme cela et du coup le terme « assister à la messe » vient de là : forcément puisqu’on ne comprenait souvent pas grand-chose…

Sachez aussi que les missels, c’est récent ! On n’avait pas le droit de mettre dans un missel les lectures de la parole de Dieu. Il a fallu une autorisation qui date en gros de 1915 pour que les gens puissent suivre. Avant, les gens avaient leur missel, mais sans les textes de la Parole de Dieu. C’était juste un livre de prières qui n’avait pas à voir avec la messe.

Si vous comprenez qu’on vient de là, vous voyez l’importance de la réforme liturgique que le Concile a fait : les deux tables qui n’en font qu’une. Table de l’Autel et Table de la parole de Dieu. Le Dieu qui se livre, il livre sa mortalité, sa manière de faire, il livre sa pédagogie au cours des âges et ce qu’il a livré, il le fait. Il se livre.

Donc, il y a deux parties qui n’en font qu’une. Avant c’est un apéritif : les rites d’ouverture. À la fin il y a l’envoi, c’est le digestif. Au milieu, il y a les deux tables de la Parole.

  • Où finissent les rites d’ouverture (Je vais vous faire comprendre quelque chose) ? Les rites d’ouverture se terminent à la prière dite d’ouverture exactement lorsque l’on dit « Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur et notre Dieu, qui règne avec toi et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles » et que le peuple dit « Amen » (et non pas l’assemblée, parce que le peuple plus le prêtre ça c’est l’assemblée). C’est là que ça se termine.
  • Où commence la messe ? La messe débute avec le chant d’entrée.
  • Où commence la liturgie de la parole ? Elle commence à la première lecture (messe du dimanche)
  • Où finit la liturgie de la parole ? Elle finit après les intentions de la prière universelle. C’est pour cela que la prière universelle doit être alimentée par la liturgie de la parole parce qu’elle en fait partie. On a entendu la Parole de Dieu et on dit à Dieu : s’il te plait tout ce que tu nous a dit, que cela se passe dans notre monde aujourd’hui. Le prêtre ajoute « par Jésus le Christ notre Seigneur » ; et c’est le peuple qui dit « Amen ».
  • Où commence la liturgie Eucharistique ? La liturgie eucharistique est en trois parties :
    1. La préparation des dons : La préparation des dons commence par la quête et la procession des dons. Elle se termine par le « Amen » donné par le peuple après la prière des dons.
    2. La prière eucharistique : La prière eucharistique commence par le dialogue. Normalement, le prêtre ne doit pas parler par-dessus l’autel pour aller vous chercher. Or là, il y a un dialogue où le prêtre vient chercher le Peuple pour dire « vous êtes prêtres avec moi » : « Le Seigneur soit avec vous. Élevons notre cœur… » C’est là que ça commence. Elle finit par le Peuple qui dit « Amen ».
    3. Les rites de communions : J’ai mis du temps à comprendre. Les rites de communions commencent au Notre Père. C’est très important de comprendre cela. Tout ce qui est entre le Notre Père et votre communion, ça a avoir avec votre communion ; mais on verra cela la prochaine fois.

J’ai vraiment appris à communier par la liturgie: « Amen » dit par le peuple, c’est la validation, sinon cela ne marche pas.  J’ai une très belle feuille pour vous dire le sens de « Amen ».

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Cela veut dire qu’une messe où le prêtre est tout seul n’a pas tout son sens : le Christ s’associe toujours avec l’Église. Les moines ne célèbrent jamais seuls. Il y a toujours un enfant de chœur ou un autre moine qui sert la messe. Il faut quelqu’un d’autre qui représente toute l’humanité pour laquelle on célèbre la Messe.


Question : Est-ce que l’encens est arrivé dès le début des célébrations ?

C’était avant ! Allez voir dans la bible où l’on se sert de l’encens.  On s’en sert dans la première alliance à tel point que dans le temple, avant de parvenir au saint des saints, on avait l’Autel des parfums. Rappelez-vous Luc chapitre, l’histoire de Zacharie quand il rentre dans le temple et qu’il voit l’apparition à l’Autel des parfums. Il a l’apparition qui lui dit ta femme va donner naissance à Jean Baptiste.

Dans les psaumes (par exemple le 140), « Je crie vers toi Seigneur », cette prière c’était la prière du soir comme le sacrifice du soir.

Les premiers chrétiens étaient très familiers de l’encens. Ce que l’on sait, c’est que les premiers chrétiens, surtout à Rome, en contexte d’idoles, se servaient de l’encens. Donc ils n’ont pas voulu se servir de l’encens pour ne pas paraître encenser les idoles. C’est grâce à l’Église de la résurrection à Jérusalem que deux ou trois siècles plus tard, plusieurs femmes qui venaient au tombeau du Seigneur sont venus avec l’encens.

Cette pratique a redémarré quand il n’y avait plus le danger des idoles. C’est très beau le symbole de l’encens. C’est la prière qui monte ; c’est la nuée. Quand on encense, c’est toujours par rapport à Dieu ; au début, on encense l’Autel ; puis ensuite l’évangile et ensuite la présentation des dons, on encense l’Autel, la croix, le prêtre et les fidèles car justement c’est un peuple saint qui accueille la désescalade du Seigneur et remonte avec Lui.