Edito du 28 janvier au 12 février 2017 : L’absolue gratuité
[dropcap]L[/dropcap]es Béatitudes ne sont pas une exhortation morale ; elles ne dressent pas le tableau des vertus qui nous mériteraient le Royaume. Encore moins sont-elles un encouragement à vivre dans la misère et dans le malheur. Elles sont tout entières Evangile : proclamation d’un grand bonheur, invitation à la joie messianique [pullquote-left]proclamation d’un grand bonheur, invitation à la joie messianique[/pullquote-left]. Un événement à la portée incalculable s’est produit du côté de Dieu. Librement, gracieusement, celui-ci s’est approché des hommes. L’absolue gratuité du Royaume, voilà ce que célèbrent les Béatitudes.
Les Béatitudes sont la révélation d’une approche de Dieu qui se place sous le signe d’une absolue gratuité. Ce n’est pas l’homme qui s’est approché de Dieu, c’est Dieu qui vient vers l’homme. Et pour bien le montrer, il va en premier et de préférence, vers les plus démunis, vers ceux qui ne peuvent payer de retour. Jésus laisse entendre par là que Dieu lui-même agit ainsi et qu’il y trouve son bonheur. Les Béatitudes proclament ce grand bonheur de Dieu, tel que Jésus l’éprouve, au plus intime de son être. Elles sont Bonne Nouvelle d’un amour divin que rien d’humain ne justifie ni ne mesure. Cet amour absolument gratuit est le mystère même de Dieu.
Eloi Leclerc O.F.M