Temps fort national du mouvement chrétien des retraités

« Exultons et réjouissons-nous » telle était la formule qui ouvrait ces 3ème JMR. Dans la continuité des rassemblements de 2000 et 2008, les 3ème JMR, journées du monde de la retraite, se sont ouvertes le mardi 19 juin à Lourdes en présence de plus de quatre mille participants heureux de se retrouver et à l’écoute attentive de personnalités reconnues du monde des religions, de la famille, de la santé et de l’écologie.

Voici quelques courts extraits de la synthèse de ces trois journées, faite par René Poujol, ancien directeur de la rédaction du Pèlerin :

« Quels défis pour ce monde ? Un monde dans lequel, vous avez choisi de vous identifier comme : « Retraités, ACTIFS de l’ESPERANCE » ce qui ne manque ni de panache ni d’ambition.

1 – Le défi du vivre ensemble

Premier de ces défis, celui du vivre-ensemble, dans la diversité de nos appartenances et de nos identités. « L’homme est en train de changer, nous a dit le rabbin Yann Boissière, on est plus une seule personne. L’homme se réfère à des identités diverses ». Nous savons aujourd’hui que nous vivons la réalité d’une société multi-ethnique, multiculturelle, multiconfessionnelle mais aussi multiconvictionnelle.

Ne pas enfermer Dieu dans l’idée que nous nous faisons de la Vérité

Yann Boissière nous a sans doute ouvert une porte précieuse, bien dans la tradition juive, en nous invitant à développer notre capacité d’interprétation permanente des textes, contre la tentation de vouloir les figer pour l’éternité ou de les traduire en dogmes intangibles. « Nous passons du monde du mental au monde de la conscience. Et le monde de la conscience est un monde de paix ». Car, ajoutait l’imam Tarek Oubrou : « Les doctrines évoluent parce que les paroles de Dieu sont infinies ». Mais les jeunes catholiques français en sont-ils conscients ? Le père Christian Delorme nous a dit son sentiment d’un « recul sérieux de l’Eglise catholique en France », sur ces questions et l’urgence qu’il y avait, selon lui, à « initier les jeunes générations de croyants, à l’enseignement de Vatican II, dans Nostra aetate, sur le dialogue interreligieux » pour contrer leur dérive identitaire.

2 – Le défi de la famille

La diversité des familles ne doit pas faire peur

Inutile de s’appesantir : ces nouvelles réalités familiales sont là, près de nous, chez nous, dans leur extrême diversité. Nous sommes passés de la famille indivise, élargie, où plusieurs générations cohabitaient sous le même toit, à la famille conjugale ou nucléaire ; de la famille décomposée à la famille recomposée ou monoparentale ; avec l’irruption, plus récente, de familles homosexuelles masculines ou féminines. Diversité renforcée encore par les mariages mixtes, les métissages, la quasi parité de chiffres entre mariages et pacs, le fort taux de divorcialité.

Et pourtant nous a dit Michel Billé (sociologue) « tout cela fait famille ». Mais avec ce paradoxe en forme de défi : « Ce qui fait famille est le choix de se relier durablement mais dans des sociétés qui semblent ne vouloir valoriser que l’éphémère ».

3 – Le défi de la santé

Du bien vieillir au bien mourir

Marie de Hennezel (psychologue clinicienne), soyons conscients, vous et moi, de l’enjeu que représentera, dans les toutes prochaines décennies, l’arrivée massive au grand âge des générations nombreuses du baby-boom et du poids possible – économique et social – de la dépendance. Ne nous cachons pas la réalité : certains pensent déjà, sans honte, qu’une légalisation rapide de l’euthanasie pourrait être une réponse, parmi d’autres, à ce défi.

Faire échapper la santé à la seule médecine

Des interventions du docteur Julie Cosserat et d’Elisabeth Marshall (journaliste), je retiendrai volontiers des évolutions dans l’approche de la santé qui nous font échapper à la tyrannie de la technique médicale. Lorsque la médecine interniste, même limitée à l’univers hospitalier, appréhende la personne dans sa globalité et mise sur la qualité de la relation et du regard dans le contact médical, voilà qui semble porteur d’avenir.

Lorsque les patients, comme l’observe Elisabeth Marshall, sans renoncer à la médecine traditionnelle, semblent vouloir se prendre en charge personnellement, au travers de médecines complémentaires (plus qu’alternatives) ou de médecines de mode de vie, voilà qui est également source d’optimisme.

4 – le défi de l’écologie

Ce n’est pas la planète qui est en jeu, c’est la vie !

« Ce n’est pas la planète qui est en jeu, elle nous a précédés et nous survivra, c’est la vie ! Et dans la vie, il y a nous » nous a dit Corinne Lepage. Et Marie-Monique Robin (journaliste) de lui répondre en écho « Nous détruisons la maison commune. Mais si elle meurt, c’est nous qui disparaîtrons avec ». Alarmisme inconsidéré ? Il semble qu’aujourd’hui le constat fasse l’objet d’un réel consensus scientifique même si, ici ou là, quelques lobbies des industries pétrolières ou chimiques prétendent se prévaloir de la caution de quelques chercheurs.

Annick

Intégralité de la synthèse de René Poujol sur https://mcr.asso.fr/3es-journees-du-monde-de-la-retraite/