Ne nous laissons pas voler la joie du don

« Le bon pasteur ne risque-t-il pas ses 99 brebis pour aller chercher la seule qui est perdue ? ». En évoquant cette parabole, le Dr Olivier Demoinet, notre relais pour notre collecte paroissiale de Carême , nous invitait à dépasser la logique du seul calcul rationnel.

De fait, l’Evangile a beau nous fournir maintes invitations à nous donner, notre raison nous fournit autant d’excuses pour y résister : Est-ce bien ainsi qu’on aidera vraiment ces nécessiteux ? Cet argent sera-t-il bien utilisé ? Ne va-t-on pas trouver mon geste maladroit ou dérisoire ? Ne suis-je pas hypocritement en train de m’acheter une bonne conscience ? Etc.

Il y a plus encore pour nous refroidir : le fait que nos sociétés d’Etat-Providence, en centralisant la charité, semblent nous dérober la spontanéité et la dimension relationnelle de notre don ; le fait que les accents moralisants des appels nous vexent parfois plus qu’ils ne nous enthousiasment ; et puis encore les déceptions de voir notre don se heurter à un cœur qui n’en prend pas toute la mesure.

Voilà des raisonnements qui peuvent, souvent à bon droit, retenir ou attrister notre désir de donner. L’enjeu de savoir les dépasser, c’est de ne pas nous laisser dérober la joie évangélique de donner, de nous donner.

Pierre Bouquin, séminariste