Assemblée fraternelle à Chartres
Nous l’attendions depuis deux ans : enfin l’assemblée fraternelle des sœurs de Saint-Paul de Chartres a pu se tenir les 30 avril et 1er mai à Chartres à la maison mère. Retrouvailles joyeuses !
Le thème de cette année : Amoris Laetitia, exhortation apostolique « la joie de l’amour », l’amour dans la famille. Et les familles étaient nombreuses venant de diocèses tels Lille, Versailles, Clermont-Ferrand, Moulin, Paris, Chartres …. La célébration eucharistique était présidée par Monseigneur Philippe Christory, évêque de Chartres
Après un rappel des chapitres par le Père Landry, un couple avec ses enfants est venu témoigner : mariés depuis quatorze ans et parents de quatre enfants. Après des parcours différents, ils se sont retrouvés et marchent ensemble enfants et parents tous les jours sur le chemin du Christ. Certains rites se sont mis en place : dire un merci à un membre de la famille, demander pardon à un frère ou une sœur ou à un parent, faire une prière le matin ensemble, trouver les trésors chez l’autre, enfin se laisser porter par l’Esprit Saint. Ils insistent sur les habitudes à partager tous ensemble dès le plus jeune âge et faire de petites choses pour cimenter la famille. « J’ai choisi tant de choses ordinaires, que je prendrai soin d’en faire des choses extraordinaires » pourrait être leur devise.
Le chapitre du mariage est également abordé en rappelant que Dieu n’est pas témoin du mariage, ce sont les mariés qui sont les témoins de l’amour de Dieu. Beaucoup de propos sur Joseph dont il n’y a aucun écrit et pas de parole. Dans les Evangiles, on trouve Joseph lors du choix de Marie, lors de l’enfantement et au temple.
Quelle figure nous laisse Joseph comme père ?
Sept qualificatifs retiennent notre attention : père aimé, dans la tendresse, dans l’obéissance, dans l’accueil, au courage créatif, travailleur et dans l’ombre. Joseph renonce à tous ses rêves en prenant Marie comme épouse, il aime Dieu depuis le début. Il n’est pas le sacrifié ; il dit oui par amour de Marie et de l’enfant qu’elle porte. Il leur donne la famille dont ils ont besoin. C’est Joseph qui va éduquer Jésus. Travailleur, il collabore grandement à l’œuvre du salut, à la vocation de son enfant.
Marie, vierge accueillante : on attendait la venue du messie et c’est Marie qui a été choisie. Elle a dit oui et cela l’engage mais elle ne se pose pas de question, elle fait confiance, elle s’abandonne. Lors de la Visitation, l’enfant tressaillit de joie, et nous, avons-nous conscience de la joie d’avoir Jésus dans notre cœur quand on rend visite à quelqu’un ? Lors de la Nativité, Marie ne se plaint pas de l’étable, elle voit d’abord les grâces de Dieu, d’un endroit peu agréable elle en fait un lieu beau pour le Seigneur. Savons-nous voir les grâces de Dieu partout ? Au temple Marie est anxieuse mais médite les paroles de Jésus, « elle gardait tout cela dans son cœur ». Aux noces de Cana elle est pleine de compassion et ne fait aucune critiques ou reproches.
Jésus écoute Marie qui intercède pour nous, elle est humaine, proche. Elle est digne jusqu’au pied de la croix. Marie est un modèle de foi, d’obéissance. Marie est sainte non parce qu’elle est vierge mais par sa foi.
Ce week-end nous aura rappelé qu’il faut sans cesse parfaire la prière, que les défis dans la famille sont multiples : famille éclatée, enfants difficiles, crise dans le couple, enfants de famille monoparentale ou de couple de même sexe … Les relations conjugales, c’est tirer le joug ensemble. Marchons quotidiennement vers le Seigneur, en priant, c’est le Seigneur qui porte le fardeau.
Rien n’est parfait mais tout problème est surmontable sans cris ni pleurs. Dans la famille il y a des activités personnelles et d’autres communes. La prière est notre temps personnel avec Dieu. Tous enfants de Dieu, suivons notre conscience en l’éclairant de sa parole. Restons miséricordieux, ce qui peut se traduire par porter la misère avec le cœur. Dans cette exhortation il ne s’agit pas de tout accepter mais de discerner, d’écouter et de ne pas juger.
La famille demande une maturation progressive, cheminons ! Continuons à marcher sur le chemin du Christ, ne cherchons pas l’idéal mais la réalité riche et complexe, la plénitude d’amour et de communion.
Catherine Hurtaut
Les Echos de Meulan n° 602