Editorial du 1er octobre 2023

Rencontres Méditerranéennes

Le Pape François a repris mercredi 27 septembre quelques traits de sa feuille de route pour la Méditerranée délivrée au palais du Pharo samedi matin 23 septembre à Marseille pour rappeler place Saint-Pierre la vocation de la Méditerranée : « Être un laboratoire de civilisation et de paix, un lieu de rencontre et non d’affrontement, de vie et non de mort ».

Il a d’abord insisté sur la dimension spirituelle originelle et fondatrice : « Depuis sa rive orientale, il y a deux mille ans, l’Évangile de Jésus-Christ a entrepris de proclamer à tous les peuples que nous sommes les enfants d’un seul Père qui est aux cieux et que nous sommes appelés à vivre en frères et sœurs; que l’amour de Dieu est plus grand que nos égoïsmes et nos replis, et qu’avec l’aide de sa miséricorde, une coexistence humaine est possible ». Cela ne se fait pas par magie et n’est pas acquis une fois pour toutes, a reconnu François, appelant chaque génération à œuvrer en ce sens « en lisant les signes des temps qu’elle vit ».

Le Pape a ensuite abordé les premiers fruits immédiats de la rencontre marseillaise : selon lui, en est sorti « un regard sur la Méditerranée simplement humain, ni idéologique, ni stratégique, ni politiquement correct, ni instrumental, non, humain, c’est-à-dire capable de tout rapporter à la valeur première de la personne humaine et à sa dignité inviolable ». Et en même temps, est apparu un regard d’espérance, a noté le Saint-Père. Et cette espérance ne peut et ne doit pas « se volatiliser », a affirmé le Pape, souhaitant au contraire, qu’elle s’organise, se concrétise dans des actions à long, moyen et court terme.

Redonner de l’espérance aux jeunes Européens en particulier apparait prioritaire pour le Pape, qui s’interroge « Comment accueillir les autres si nous n’avons pas nous-mêmes un horizon ouvert sur l’avenir ? Comment des jeunes sans espérance, enfermés dans leur vie privatisée, préoccupés par la gestion de leur précarité, peuvent-ils s’ouvrir à la rencontre et au partage ? Nos sociétés malades de l’individualisme, du consumérisme et de l’évasion vide ont besoin de s’ouvrir, d’oxygéner leurs âmes et leurs esprits pour pouvoir lire la crise comme une opportunité et l’affronter positivement ».

Pour ces raisons, « l’Europe a besoin de retrouver passion et enthousiasme », a enfin lancé le Pape François.