L’Avent
L’Avent est la période pendant laquelle nous nous préparons à célébrer simultanément la venue du Christ à Bethléem il y a deux mille ans, sa venue dans le cœur des hommes de tout temps et son avènement dans la gloire à la fin des temps.
Le début de l’Avent marque aussi l’entrée dans une nouvelle année liturgique ; celle-ci commence chaque année avec ce temps de préparation à Noël pour s’achever une année plus tard à la même période. Cette année, nous cheminerons avec l’évangéliste saint Marc.
Durant ce temps de l’Avent, chacun est appelé à la vigilance et au changement de vie. La parole des prophètes qui retentit en chaque liturgie dominicale de l’Avent redit la nécessité de la conversion et de la préparation du cœur. L’Avent est un temps d’attente, l’attente de Dieu qui se rend visible à nos yeux, qui se fait homme parmi les hommes.
Comment est vue la naissance de Jésus par les quatre évangélistes
La crèche de Matthieu
Elle nous présente Jésus comme l’Emmanuel, c’est-à-dire « Dieu-avec-nous », et nous prépare déjà à accueillir la dernière promesse de Jésus dans cet évangile : je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps. (Mt 28,20). L’étoile qui guide les mages est la métaphore du roi-messie, selon la prophétie du livre des Nombres (Nb 24,17). Quant aux mages eux-mêmes, ils symbolisent les nations païennes à qui l’Evangile de Jésus est offert. D’un bout à l’autre de son récit, Matthieu se plait à rappeler que ceux qui accueillent avec joie la parole de Jésus ne sont pas toujours ceux auxquels on aurait pu s’attendre… La tradition a voulu qu’ils soient d’origines différentes (belle image de l’universalité du salut) et s’appellent Melchior, Gaspard et Balthazar.
En ce sens, une manière de retrouver le sens profond de Noël sera peut-être pour les baptisés de s’ouvrir avec émerveillement à toutes les richesses humaines, culturelles et spirituelles que Dieu met dans le cœur des hommes, quelles que soient leurs religions, leurs cultures, leurs convictions.
Marc : une Bonne Nouvelle au présent
Marc ne nous parle pas du « petit Jésus », mais d’une « bonne nouvelle » – c’est le sens du mot Evangile – pour les chrétiens de Rome à qui il s’adresse. Cette bonne nouvelle, c’est Jésus Christ lui-même, le Fils de Dieu (Mc 1,1). La parole de Jésus est toujours d’actualité et les verbes que l’évangéliste emploie dans son récit sont le plus souvent au présent. Bien des familles exprimeront à Noël cette certitude en installant leur crèche et n’hésiteront pas à compléter les traditionnels santons par des personnages ressemblant fort aux membres de la famille…
La crèche de Luc
La révélation de l’ange atteint le monde entier, du haut en bas, de la foule des anges aux bergers, c’est-à-dire l’une des catégories sociales les plus méprisées à l’époque. Né hors de son village, hors de l’hôtellerie, tel un exclu, Jésus fera la joie des petits et des pauvres et aura bien du mal à se faire entendre des riches (Lc 6,24 ; 14,13-21 ; 16,19-26 ; 19,8).
Noël ne sera donc vraiment Noël que si nous savons les uns et les autres le vivre sous le signe du partage. A chacun de repérer ses vraies richesses et de voir s’il peut souscrire au constat fait par Jésus : il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir (Ac 20,35) !
Jean : la Lumière et le Verbe
On ignore le jour et l’heure de la naissance de Jésus, qui ne sont précisés dans aucun texte du Nouveau Testament. Mais, depuis le 4ème siècle, l’Eglise a pris l’habitude de fêter la naissance de Jésus le 25 décembre, au cœur de la nuit la plus longue, christianisant ainsi la fête païenne de Natalis Invicti (la naissance du soleil) qui se célébrait à cette date (solstice d’hiver). C’était faire droit à la belle intuition de l’évangéliste Jean selon laquelle, aux heures sombres de notre vie, Jésus vient comme une lumière : le Verbe était la lumière véritable, qui éclaire tout homme (Jn 1,9). Tout disciple de Jésus, à Noël, est appelé à se rappeler sa vocation qui est de mettre la vérité là où règne l’erreur, la joie là où règne la tristesse, l’espérance là où règne le désespoir, le pardon là où est l’offense.
Que ce soit à l’école de Matthieu, Marc, Luc ou Jean, peu importe. L’essentiel est de faire de ce Noël autre chose qu’une simple quinzaine commerciale, en accueillant le joyeux message d’un Dieu dont la gloire dans les cieux est inséparable de la paix sur la terre pour les hommes qu’Il aime !
Vivons dans la confiance ce temps de l’Avent, qu’il soit pour nous un temps profond de prière et de méditation, que la Parole de Dieu touche notre cœur.
Accueillons dans la joie Jésus notre Sauveur.
Bon chemin d’Avent et belle fête de la Nativité à tous.
Annick et Christiane
Echos de Meulan n°556
Source : site de Port saint Nicolas