Éditorial du 11 janvier 2020

Un dimanche de la Parole de Dieu

Le Pape François vient d’instituer le troisième dimanche du temps ordinaire comme dimanche de la Parole de Dieu : Motu proprio « Aperuit illis ». (Référence à Jésus qui ouvre les yeux des disciples d’Emmaüs à l’intelligence des Écritures : Luc XXIV, 27 et 31). Ce sera pour nous cette année le 26 janvier.

Dans quel but ? Encourager les croyants, d’abord ceux du dimanche, à une plus grande attention, un plus grand désir de lire, d’écouter et de méditer la Parole de Dieu. On connaît, en ce sens, le passage célèbre dans lequel Origène reproche aux fidèles de ne pas mettre autant de soin à recueillir la moindre miette de la Parole de Dieu qu’à recevoir le Corps du Seigneur dans la communion, de peur qu’il n’en tombe quelques miettes.

Écoutons encore un autre Père de l’Église, saint Jean Chrysostome : « Cer­tains d’entre vous prétextent qu’ils ne sont pas moine, qu’ils ont femme et enfants… Tu estimes la lecture des divines Écritures réservée aux seuls moines, alors qu’elle te serait bien plus nécessaire qu’à eux », ou encore : « À la maison, dressez deux tables, l’une avec les plats de la nourriture, l’autre avec les plats de l’Écriture. ». Pourquoi pas mettre chez soi la Parole de Dieu en évidence dans l’entrée ou le séjour ?

L’écoute attentive et fidèle de la Parole de Dieu provoque aussi notre charité : « Écouter les Saintes Écritures pour pratiquer la miséricorde : c’est un grand défi pour notre vie ». (Pape François). Madeleine Delbrêl, grande témoin de l’Évangile à Ivry, ville communiste, disait : « On laisse la Parole de Dieu aller jusqu’au fond de soi, jusqu’à ce gond où pivote tout nous-mêmes… ainsi quand nous sommes habités par elle, nous devenons aptes à être mission­naires ».

Baudoin, prêtre.