Une Semaine Sainte pas comme les autres

Une Semaine Sainte confinée en famille

D’habitude, je vivais la Semaine Sainte seule, proposant à mon aîné de m’accompagner aux offices de la paroisse s’il le souhaitait. Les autres étaient vite couchés, et savaient juste que nous étions à l’église.

Nous parlions de Pâques pendant le Carême, rapidement pendant la Semaine Sainte, mais la fête familiale était le dimanche matin, avec la messe et la chasse aux œufs.

Le confinement m’empêchant de vivre les offices, je me suis penchée sur les propositions du diocèse de Versailles, une semaine avant le Jeudi Saint.

Jeudi Saint :

En fabriquant le pain azyme, dont j’avais regardé la recette sur un site juif, je me suis projetée en Egypte, au soir du départ, du repas pris en hâte… et des femmes qui préparaient leur pain azyme pour leur famille…

Nous avons regardé sur Vodeus la petite animation « parole de vitrail » sur le lavement des pieds, cela a été un bon support pour en parler en famille et se décider à se laver les pieds les uns les autres, pour se mettre au service les uns des autres comme Jésus. Après un beau et bon repas, béni par cette très belle prière, nous nous sommes donc installés. Ce moment n’a pas été recueilli comme à l’église, mais la joyeuse bonne humeur n’a pas enlevé le sens du geste. Chacun a béni celui qui lui lavait les pieds.

Vendredi Saint

Je ne suis jamais très motivée par le chemin de croix, mais les enfants étaient motivés par la préparation des croix en brindilles et des coloriages de chacune des stations sélectionnées (pour que ça ne soit pas trop long)

Chacun était responsable de trois stations   : installation et lecture de la prière écrite sur le coloriage.

Ainsi notre maison et notre jardin étaient ornés de croix… puis nous sommes passés de croix en croix. Nous n’avons pas médité le sens de chaque station, mais ces croix, dans notre lieu de vie, signifiaient bien que la première croix que nous portons est celle de notre quotidien et que c’est cette vie terre à terre, faite de chutes, de bassesses, c’est celle-là que Jésus porte sur ses épaules, pour la racheter et la ressusciter.

Samedi Saint

Nous avons parlé du grand silence du Samedi Saint, mais sans le vivre. Nous étions plutôt dans la préparation de la  Veillée Pascale ; chacun à son niveau : sélection de chants,  confection de cookies et sablés, ménage…

Et le soir, dans le jardin : feu, bénédiction du feu, chant de l’Exultet (sur youtube), lecture des textes de l’Ancien Testament dans les bibles pour enfants (pour avoir les illustrations) puis Alleluia, évangile, bénédiction de l’eau, litanie des saints chantée par la marraine de Nathan (mp3) et rappel de notre baptême. Je trouve que cette veillée souligne l’unité de tout ce qui fait notre foi.

D’habitude, j’écoute d’une oreille plus ou moins distraite le texte des bénédictions. Mais là, c’est moi qui lisais, et j’ai trouvé les paroles si belles, si pleines de sens, et je me sentais prêtre et prophète dans ma famille ! L’histoire du peuple Hébreu devenait une histoire vivante : le rappel de la présence discrète, tendre de Dieu pour son peuple, comme dans nos vies. J’aimerais l’année prochaine continuer cette histoire sainte en reliant l’année écoulée et en y cherchant les traces de Dieu, pour continuer ce long récit… 

 

 

Dimanche : chasse aux œufs (mis préalablement par les enfants dans des berlingots en rouleau de papier toilettes peints !) puis messe sur France 2, vraie communion fraternelle. J’avais l’impression d’être une mère juive qui transmet à ses enfants leurs racines, une transmission familiale, importante et presque « identitaire » : rappel de la main de Dieu dans toute l’histoire sainte, depuis la création, et qui nous amène à Jésus ressuscité, espérance dans nos vies.

Pour la première fois, la Semaine Sainte a été un évènement familial, chacun participant à sa mesure.

Le fait de devoir préparer les différents moments m’a obligée à approfondir le sens de chaque étape de la semaine ; nous en avons discuté en famille pendant les repas. Le rappel de la Cène, du lavement des pieds, de la Croix, me permet de sanctifier tous les moments de la vie : les repas, le ménage, la lessive, les moments difficiles, puisque tous peuvent m’amener à la résurrection, à plus de vie.

Pour Pâques prochain, j’aimerais trouver un équilibre entre les évènements familiaux et paroissiaux, pour garder cette reprise en main de cette fête liturgique.

 

Florence