M.C.R. Recollection

Jeudi 24 mars, les quatre équipes du MCR d’Aubergenville, Gargenville, Meulan et Triel profitaient d’un soleil radieux pour leur récollection annuelle au Monastère de Blaru.

Quel plaisir de renouer avec l’accueil chaleureux des sœurs après deux ans d’interruption ! Notre groupe de soixante-cinq personnes est accompagné par le Père Ambroise Zounnon du diocèse de Porto Novo au Bénin, au service du groupement paroissial d’Aubergenville et par Roland Vinas, diacre du groupement Limay-Vexin.

C’est la sœur Marie Cléophas fraîchement arrivée de la communauté des bénédictines de Montmartre, qui guidera notre exploration de l’encyclique « Fratelli tutti » du pape François.

Qu’y apprendrons-nous ? L’homme a été créé par amour et pour l’amour. Son cœur a besoin d’être rempli de paix et de joie. Pour parvenir à vivre avec les autres, nous pouvons nous référer à la Trinité : notre Créateur est pur esprit et pur amour.

Mais par-dessus tout, l’homme a été créé libre. Dieu a permis qu’Adam et Eve soient tentés par l’ange déchu et avec la transgression est venue, la projection sur l’autre, du mal qui est en moi (Genèse 3, 10-13) : « C’est la femme, c’est le serpent qui m’a trompé » et la peur qui nous éloigne des autres : « J’ai eu peur et je me suis caché… ».

Mais Dieu ne se lasse pas d’être miséricordieux. Et au moment de la fermeture sur soi d’Israël à cause d’un monde violent, il nous envoie son Fils avec pour mission de faire voler en éclats blocages et préjugés. Grâce à lui, sont reconnus, valorisés et aimés les malades, les marginalisés, les derniers.

Et c’est à cela qu’il nous appelle. Mais par nous-mêmes, c’est trop difficile. Vaincre la peur demande de développer en nous l’amour et cela ne se fait qu’avec l’aide de Dieu. Il nous est demandé de Le rencontrer dans la partie la plus profonde de notre être, celle qu’on nomme cœur ou conscience et qu’on atteint en faisant silence. Il faut nous rendre perméables à sa Parole et purifier notre cœur en utilisant les sacrements qui nous ont été donnés, en particulier la Réconciliation et l’Eucharistie.

En fin de matinée justement, la messe était célébrée par le père Ambroise et soutenue par les chants si agréables de la communauté. S’ensuivit un repas fraternel qui fut l’occasion pour les équipes de faire plus ample connaissance.

L’après-midi était consacrée à la poursuite de notre étude :

Pape François dit que la fraternité, c’est l’amitié sociale. Sur le plan politique, l’homme a le devoir de construire les conditions sociales qui réduisent l’injustice et la misère. Car Dieu fait preuve de miséricorde mais il exige aussi la justice.

Les autorités civiles devraient obéir à Dieu afin que prévale l’ordre dans notre Maison commune et non le chaos. L’amour égoïste du pouvoir conduit à employer tous les moyens, même les plus répréhensibles par peur de le perdre. Pensons aux Egyptiens du temps de Moïse qui construisaient leurs grands monuments pour montrer leur pouvoir. Ils avaient besoin pour cela d’esclaves et leur conscience était si amoindrie qu’ils ne se rendaient plus compte du mal.

Cette peur doit être remplacée par la confiance, sur le modèle de Joseph et de Marie qui ont su écouter Dieu et faire confiance même dans les situations les plus difficiles. Le dialogue aussi est important, ainsi que la capacité d’accepter les différences, ce qui permet les rencontres.

La vie publique de Jésus ne fut faite que de rencontres. Il sut se faire pauvre pour avoir besoin des autres comme lorsqu’il demande de l’eau à la Samaritaine. François d’Assise aussi a découvert ce chemin de pauvreté. C’est cette pauvreté de cœur qui nous conduit à la douceur, à la capacité de poser des actes de foi, d’espérance et de charité même lorsqu’on est humilié, malmené par autrui. Grâce à la Parole du Christ, nous entrons sur un chemin de dépossession, de détachement nous amenant à laisser glisser sur nous les contrariétés.

L’homme a besoin d’être libéré du péché. Lorsque nous sentons naître en nous la jalousie, la colère ou la fermeture sur soi, demandons à en être guéris par le sacrement de réconciliation.

« Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés » disons- nous lors du Notre Père. Mais le pardon n’est pas souvent en notre pouvoir, nous avons à le demander à Dieu pour que soit rendu possible le vivre ensemble.

Après le traditionnel petit goûter, il était temps de reprendre le car non sans avoir vivement remercié soeur Marie Cléophas et les organisatrices du MCR pour nous avoir permis de vivre une belle journée sous le signe de la fraternité.

 

Marie-Agnès Mardoc

Les Echos de Meulan n°601