Vendredi 17 mars Inoubliable récollection MCR au Foyer de Charité(1) de Poissy

Nous étions une cinquantaine, accompagnés du curé de Limay-Vexin et de deux diacres ; c’est le père Bruno Charnin, responsable du Foyer de Charité de Poissy ouvert depuis 1959(2), qui nous a accueillis pour nous aider à approfondir le thème « Comment nous rapprocher du Seigneur ? ». J’ai tenté de retranscrire ici quelques éclairages qu’il nous a transmis pour vous les offrir à mon tour.

Jésus dit : « Là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là au milieu d’eux » et aussi :

« Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps ». La Parole de Dieu est une parole vivante qui nous rend contemporains de l’époque de Jésus. Notre retraite de ce jour se veut une offrande « pour la gloire de Dieu et le salut du monde ». Cette « gloire de Dieu », c’est la victoire de son pardon et de son amour infini sur notre péché et sa victoire sur notre mort par sa résurrection. Déposons nos souffrances dans la croix de Jésus pour que les fruits de cette croix, -pardon et salut-, soient prodigués à toute l’humanité d’aujourd’hui. Demandons à nos anges gardiens de nous protéger, de contempler Dieu pour nous : qu’ils nous aident à vivre vraiment de cette libre circulation d’amour qui est la vie divine même, pur échange d’amour entre le Père, le Fils, et l’Esprit Saint.

Le Carême est cette période annuelle privilégiée pour se rapprocher de Dieu. Le mercredi des cendres nous conduit au matin de la Pentecôte. Ainsi, on peut distinguer trois étapes dans l’œuvre de notre salut : le vendredi Saint, le matin de Pâques et le matin de la Pentecôte.

Au moment de l’Eucharistie, quand Jésus dit « prenez et mangez-en tous », il s’engage à aller jusqu’au bout, jusqu’à Gethsémani : « J’ai porté à son achèvement l’œuvre que tu m’as donné à accomplir » ; deux mille ans après, nous sommes contemporains des événements du jeudi Saint jusqu’au matin de la Pentecôte. Dans l’éternelle instantanéité de Dieu, il n’y a qu’une seule Eucharistie : chaque Eucharistie est le jeudi Saint !

Parfois, la seule façon de pardonner est d’appeler la bénédiction de Dieu sur les personnes ; ce n’est pas nous qui pardonnons, en fait nous sommes le relais du pardon. Jésus nous a dit « aimez vos ennemis, aimez-vous comme je vous ai aimés » par participation en nous de son amour. « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime », c’est à dire aussi pour les ennemis. Aimer les ennemis, comment ? En priant pour eux, en les bénissant.

Voici trois modalités de présence de Dieu dans son Eglise : par la communion fraternelle :

« Quand deux ou trois sont réunis en mon nom… » ; par le mode actif : « A chaque fois, c’est à moi que vous l’avez fait » : c’est ainsi qu’on le fera connaître, reconnaître ; par sa Parole vivante, fondatrice des sept sacrements par lesquels Dieu lui-même se penche vers nous avec tendresse à chaque étape de notre vie pour nous combler de sa vie et de sa paix.

Approchons-nous de Dieu par la prière, celle des psaumes que Jésus lui-même a priés, la prière liturgique, la prière du chapelet ; la répétition de la parole de Dieu devient prière en nous, alternée d’intercessions et de silences.

« L’Esprit Saint que je vous enverrai vous rappellera ce que je vous ai dit et vous conduira vers la vérité tout entière ». En ouvrant la Bible avec notre cœur, nous donnons prise au vent du Saint-Esprit pour qu’il répète en nous la Parole de Dieu : passons plus de temps dans la Parole de Dieu, attardons-nous pour en recevoir les lumières nécessaires à notre vie quotidienne. Au contraire des nourritures terrestres, ce n’est pas nous qui assimilons les nourritures spirituelles, mais elles qui vont nous assimiler peu à peu pour nous transformer progressivement en celui qui se donne à nous dans ses nourritures. Parce qu’il est ressuscité, libéré des grandes contingences terrestres (de temps, de lieu, de forme), Jésus est éternellement présent dans sa Parole, dans l’Eucharistie, dans les sacrements. En prenant sur lui la souffrance du péché, de la séparation, il libère en nous l’accès à la gloire c’est-à-dire l’accès à la victoire, de son amour infini…

Puis ce fut la prière du chapelet ; enfin, l’Eucharistie concélébrée a conclu cette journée de retraite.

Un immense merci au père Charnin pour ces précieuses lumières ! Merci à ceux qui ont pensé et organisé cette journée, et merci à tout le personnel du Foyer de Charité de Poissy !

Eric Le Scanff

extrait Echos de Meulan n°607 

 

Notes :

  1. Les foyers de Charité sont nés en 1936 sous l’impulsion de Marthe Robin et du père Finet. Œuvres catholiques internationales, ils ont pour mission essentielle de proposer des retraites spirituelles ouvertes à tous, croyants ou non. Dans chaque foyer vit une communauté d’hommes et de femmes réunis autour d’un prêtre. Ils partagent une vie simple et fraternelle et mettent en commun leurs biens et leurs compétences pour faire du foyer un lieu propice aux ressourcements spirituels de leurs contemporains. Il y a douze foyers de Charité en France et soixante-quatorze répartis sur les quatre continents.
  2. A Poissy, les retraites proposées sont en général de six jours avec des temps de silence, de prière et d’enseignement, mais on peut aussi faire une retraite d’un jour.